La Fondation Panzi organise un Café-Presse : cinq femmes leaders rurales prennent la parole

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16 Mar
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La Fondation Panzi organise un Café-Presse : cinq femmes leaders rurales prennent la parole

La Fondation Panzi a répondu, présent à la foire commerciale sur l’Esplanade de l’ISP en commémoration de la célébration internationale des droits de la Femme. C’est dans ce même ordre d’idée que la parole a été donnée à cinq femmes rurales leaders lors d’un café presse que la Fondation Panzi a organisé au sein de son établissement. Les femmes leaders venaient de Kavumu, Buniakiri, Kalehe, Walungu et Kabare.

Ces femmes rurales ont partagé les défis et difficultés auxquelles elles se heurtent dans leur milieu, mais auxquels elles font face afin de s’auto prendre en charge et d’essayer d’assurer un train de vie décent à leur famille. Elles énoncèrent un cahier des charges bien rempli.

Les milieux ruraux où exercent et vivent les femmes sont enclins à un problème de sécurité très important. Elles évoquent les groupes armés qui sévissent dans toute la province du Sud Kivu, surtout dans les villages. Les femmes sont victimes de violences sexuelles par ses groupes armés mais également par des entreprises non identifiées qui agissent en toute impunité : « Certains groupes armés sont identifiés mais rien n’est mis en œuvre pour les arrêter. »

Les femmes rurales souffrent également d’un point de vue économique. La manipulation des deux devises utilisées au Congo (le dollar américain et le franc congolais) n’est pas à leur avantage du fait de l’instabilité du taux de change. En effet, tous les services et produits manufacturés se paient en dollars américains ainsi que les grosses dépenses liées à la maison mais la vente des récoltes se fait en francs congolais, ce qui représente une perte importante dans la transaction. De plus, elles manquent de fonds de démarrage pour celles qui souhaiteraient travailler dans des regroupements économiques. Elles accusent le manque de politiques nationales et provinciales d’accès à la femme rurale au crédit et au capital.

L’accessibilité est aussi une très grande difficulté relevée par les femmes rurales leaders. L’état de délabrement des routes les empêchent de se rendre dans les centres où elles pourraient écouler facilement leurs marchandises. Alors, elles restent dans leur milieu, baissent leur prix de vente et accusent des pertes en nature car il n’y a pas assez de clients pour acheter leurs produits. Elles évoquent également les barrières routières et la multiplicité et l’irrégularité des taxes qui découragent les commerçantes.

L’accès à la justice est également un obstacle au développement de la femme rurale. Elles n’ont pas les moyens d’intenter des actions en justice, elles ignorent les textes de loi nationaux ou internationaux, les auteurs de crimes envers les femmes restent souvent en liberté du fait du manque d’infrastructures judiciaires compétentes pour les juger.

Les femmes leaders intervenant lors de ce café presse ne manquèrent pas de dénoncer la discrimination dont la femme est toujours victime de la part de sa propre famille, de son propre mari, de la société : « Certains maris ne permettent pas à leur femme de jouir du fruit de leur production. Il y a un mépris des initiatives des femmes à tous les niveaux ». Elles évoquent la précocité du mariage, l’abandon du foyer par le mari ainsi que les coups, les blessures volontaires mais aussi la difficulté d’accès pour la femme rurale à accéder à un poste de direction.

Après avoir présenté toutes les difficultés et les obstacles de la femme en milieu rurale, les invitées du jour énoncèrent des recommandations à l’encontre du gouvernement de la République Démocratique du Congo :

  • Rétablir les routes nationales.
  • Mettre en place une politique nationale de transport afin de faciliter l’accès des produits agroalimentaires des pastoraux et des femmes.
  • Aider au rétablissement de la sécurité dans les milieux ruraux et balayer les groupes armés qui sèment l’insécurité sur les routes et dans les villages.
  • Mettre en pratique tous les textes légaux qui protègent les droits de la femme notamment l’égalité et l’équité le respect de la constitution en son article 14. Le nouveau code de la famille. La résolution 1325 sur le plan international et le protocole de Maputo en ses articles 14 et suivants sur le plan régional.
  • Veiller à supprimer toutes les barrières routières dans certaines localités comme Bukavu-bunyakiri qui constitue une source de rançonnement de la femme rurale.
  • Veiller à la suppression de certaines taxes illégales qui frustrent et freinent le développement de la femme rurale.
  • Prendre des mesures qui s’imposent pour restaurer la paix dans tous les coins et recoins de la province du Sud Kivu et de la République Démocratique du Congo en général.

Les femmes achevèrent leur intervention en remerciant le Professeur Denis Mukwege, qui, à travers la Fondation Panzi les appuie, les soutient et leur accorde sa confiance afin de changer les mentalités et de changer le pays.

C’est ce que souligne le Dr Mukwege lorsqu’il affirme que « le peuple congolais peut sortir de son état de paupérisation, mais il a besoin de jouir des conditions minimales susceptibles de stimuler les initiatives locales, de les canaliser et de les réaliser pour le bien commun ».

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Germaine dit :

Comme femme, je suis interessé de savoir plus sur la fondation Panzi. Merci

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