La Clinique Mobile de la Fondation Panzi : Une présence nécessaire dans les zones rurales de la République Démocratique du Congo

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18 Fév
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La Clinique Mobile de la Fondation Panzi : Une présence nécessaire dans les zones rurales de la République Démocratique du Congo

En 2004, le Professeur Denis Mukwege instaura le projet Clinique Mobile, afin de subvenir au pressant besoin d’accès aux soins de santé qui affectait les populations habitant les villages les plus reculés de la province Sud-Kivu. Au début du projet, la Clinique Mobile était surtout associée aux Survivantes de Violences Sexuelles (SVS). A cette époque, l’équipe de la Clinique Mobile cheminait dans des villages reculés et récupérait des survivantes que la communauté lui désignait, ou que la Clinique Mobile identifiait par elle-même. Dix-huit ans plus tard, ce projet phare, cher au cœur du Docteur Denis Mukwege, existe toujours et s’est adapté aux nouveaux besoins des populations vulnérables situées dans des zones où l’accès aux soins est difficile du fait du manque de moyens. Actuellement, le projet clinique mobile connait l’appui financier de Stichting Vluchtleling, S.V. en sigle.

C’est dans ce cadre qu’une visite de monitoring des activités sur terrain du projet a été dépêché par Stichting Vluchtleling, le weekend du 9 au 11 février 2018. Son Program Officer en provenance du bureau de La Haye se trouvant sur place, pour une mission d’inspection dans certains milieux ruraux où intervient la Clinique Mobile.

Monsieur Kees Ton, accompagné du personnel de la Fondation Panzi, s’est rendu dans le territoire de Kalehe où il a visité certaines institutions sanitaires, bénéficiaires de l’appui tant technique, matériel que financier de la Fondation Panzi et de l’hôpital de Panzi. Il s’agit du centre de santé de Bushushu (situé dans la zone de santé de Kalehe), du centre hospitalier de Kalungu et du centre hospitalier de Bulenga (ces deux derniers retrouvent dans la zone de santé de Minova).
Dans ce territoire, il a été rapporté, à la délégation, d’impressionnants résultats. Au Centre de santé de Bushushu, 220 malades ont pu consulter l’équipe de la Clinique Mobile en cinq jours, ce qui fait en moyenne 44 consultations par jour à comparaison de 20 consultations en zone urbaine. Au Centre Hospitalier de Bulenga 472 femmes ont été vues par l’équipe de la Clinique Mobile dont 125 cas de violences sexuelles, la majorité des cas traités étant des problèmes uro-génitaux et des cas de stérilités dues aux infections. Au dernier jour de consultation, le double attendait encore d’être ausculté.
Une fois par mois, pendant 5 jours, une équipe médicale de l’Hôpital Général de Référence de Panzi [ou d’un hôpital local partenaire] composée de 5 personnes, un médecin, un infirmier, un psychologue, une assistante sociale et un chauffeur, se rend dans des zones reculées. Dans ces zones vivent des populations démunies n’ayant quasiment pas accès aux soins médicaux faute des moyens et d’installations sanitaires adéquates. Cette équipe offre une prise en charge médico psycho sociale gratuite et s’occupe de transférer des patients au besoin dans les hôpitaux compétents.

En amont de ces consultations, la Clinique Mobile est épaulée par des associations locales dont la mission est de sensibiliser les populations dans des zones de sante définies. Les sensibilisations sont faites partout où une population vulnérable nécessite des soins ; cela peut être dans des camps de déplacés, de réfugiés, dans des maisons d’accueil, dans des centres de santé ou dans le milieu de ces communautés.

Les besoins dans le domaine de la santé en zones urbaines sont immenses et difficile à combler pleinement. Mais le souci du Professeur Denis MUKWEGE de faire accéder aux soins les populations vulnérables via la Clinique Mobile permet de combler un énorme vide dans ces zones reculées et instables. Malgré ses missions de courtes durées, l’impact de la Clinique Mobile est d’une efficacité incommensurable dans ses diverses zones d’intervention, compte tenu du degré de précarité de la population bénéficiaire.

« Le très haut niveau de pauvreté de la population faisait qu’avant l’arrivée de la Clinique Mobile, la population ne fréquentait pas les hôpitaux ni les centres de santé. Quand ils ont été sensibilisés à notre venue, ils sont venus en masse car nous soignons et donnons des médicaments gratuitement » nous indique Docteur Patrick KUBUYA, médecin à l’Hôpital de Référence de Panzi faisant partie de l’équipe de la Clinique Mobile opérant au Centre de sante de Bushushu au moment de l’interview.

Les cibles privilégiées de la Clinique Mobile sont les femmes et les filles, notamment celles qui souffrent des pathologies génitales comme les fistules urogénitales ou le prolapsus ; mais les sensibilisations des associations locales ratissent large. Tous les malades sont invités à se rendre à la clinique mobile. De ce fait, l’équipe reçoit des femmes mais également des hommes victimes de viols, elle accueille aussi des victimes de catastrophes naturelles, des personnes qui ont été pillées, qui ont été témoins de meurtres ou d’autres scènes ayant créé chez eux des traumatismes nécessitant une prise en charge psychologique.

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