LES SOINS PSYCHIATRIQUES À l’HOPITAL DE PANZI

5 Avr
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LES SOINS PSYCHIATRIQUES À l’HOPITAL DE PANZI


L’Hôpital Général de Référence de Panzi est réputé pour sa prise en charge des victimes de violences sexuelles. De nombreuses autres pathologies sont soignées à l’hôpital de Panzi qui propose notamment un service de psychiatrie s’intègrant au programme de prise en charge globale des victimes de violences sexuelles, mais qui sert également à d’autres patients atteints de problèmes psychiatriques.

Madame Vumilia, la quarantaine, se fait soigner à l’hôpital pour des problèmes psychiatriques. Elle élève seule ses 6 enfants depuis que son mari soit parti. La lourde charge familiale qui lui incombe la dépassant totalement aujourd’hui, elle s’est retrouvée à l’Hôpital de Panzi après une lourde crise.  

Un diagnostique psychiatrique est tombé et Madame Vumilia se fait à présent traité à l’Hôpital de Panzi« J’ai été frappée par une forte anxiété, un soucis de survie et je suis  tombée malade. On m’a amené à l’Hôpital du Dr Mukwege où j’ai été prise en charge » a-t-elle expliqué.

Dans la région, les victimes de ce type de maladies sont régulièrement conduits dans des maisons de prière, chez des guérisseurs ou des marabouts qui sont souvent des charlatans.

L’approche de prise en charge de santé mentale se révèle de plus en plus indispensable dans le domaine de prise en charge holistique des patients. Les soins psychiatriques viennent en complément aux soins traditionnellement réservés aux malades qui jadis n’attaquaient que les pathologies physiologiques. Une bonne gamme de souffrances, chez nombreux patients, est pourtant liée à l’âme ou à l’aspect psychique de la personne ; d’où la nécessité de l’intégration des soins de santé mentale au sein des structures de santé.

A l’Hôpital Général de Référence de Panzi, le service de Psychiatrie qui a ouvert depuis fin 2017 reçoit quotidiennement un nombre élevé de patients nécessitant une prise en charge psychiatrique.

En effet, dans ce domaine, Panzi a tellement évolué qu’aucun amalgame n’est fait entre les maladies liées à l’aspect physiologique (nécessitant certains médicaments ordinaires) et celles nécessitant l’intervention de la psychothérapie. L’Hôpital est doté d’un psychiatre et de psychologues cliniciens affectés aux différents services de la structure.

Au courant de l’année 2018, le service de psychiatrie de l’Hôpital de Panzi a suivi 487 malades.

Ces malades viennent soit des autres services de l’hôpital, comme le service SVS (Survivante de Violences Sexuelles), soit de la communauté.

Des malades provenant de l’Hôpital

Pour des malades venant des autres services de l’Hôpital, les psychologues cliniciens évaluent leur degré d’affection. S’ils trouvent que parmi ceux-ci il y en a qui ont des problèmes nécessitant l’intervention du psychiatre, ils les recommandent  à ce dernier qui, à son tour, pose des diagnostiques et administre des traitements adaptés. Cette catégorie de malades nécessite une prise en charge exclusivement psychothérapeutique et psychiatrique.

Dans d’autres cas, le service de prise en charge de santé mentale reçoit des malades dont les problèmes de santé mentale sont associés à des problèmes organiques.  En plus des traitements physiologiques qu’ils reçoivent, ces malades sont recommandés au service de psychiatrie par leurs médecins.

Les victimes des violences sexuelles qui présentent des troubles mentaux liés aux traitements humiliants qu’elles ont vécus sont également recommandées au service de psychiatrie.

D’autres malades proviennent par ailleurs de la communauté.

Informée de l’existence de la prise en charge psychiatrique à l’Hôpital de Panzi, la communauté y amène directement des malades qui présentent des troubles mentaux afin qu’ils bénéficient d’une bonne prise en charge. Cette catégorie de patients n’est pas soumise au protocole ordinaire de l’Hôpital: le malade passe par le service des urgences, où il est rejoint par le spécialiste (psychiatre) pour des examens psychiatriques spécifiques afin d’être soit orienté vers l’unité d’hospitalisation, soit vers les soins en ambulatoire.

Une fois dans le service, le psychiatre évalue si le patient présente des affections d’ordre physiologique exigeant l’intervention d’autres médecins. Dans ce cas, le psychiatre s’associe à des médecins d’autres domaines pour apporter une gamme de services holistique à son patient.

Le service de prise en charge psychiatrique, au sein de l’hôpital de Panzi reste cependant confronté au problème du coût des médicaments. Les patients stabilisés doivent en prendre régulièrement,  mais vu le niveau de précarité des patients, il arrive que la continuité du traitement ne soit pas respectée.

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