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16 JOURS D’ACTIVISME CONTRE LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMS: FIN DE LA CAMPAGNE : Fondation Panzi

16 JOURS D’ACTIVISME CONTRE LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMS: FIN DE LA CAMPAGNE

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10 Déc
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16 JOURS D’ACTIVISME CONTRE LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMS: FIN DE LA CAMPAGNE

À Nyabibwe et Kavumu, les habitants se sont exprimés sur ce fléau.

Dans le cadre des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre, le projet Pro-Route de la Fondation Panzi a organisé deux tribunes d’expression populaire à Nyabibwe et à Kavumu. L’objectif était de donner la parole aux habitants afin d’identifier les actes de violation des droits des femmes dans la zone et de proposer des actions à mener pour éradiquer ce fléau.

A Nyabibwe, la réunion s’est tenue le mercredi 4 décembre 2019, dans la salle Polyvalente de la Paroisse de Nyabibwe, où plus d’une centaine d’habitants venus en couples, ont débattu sur les différents facteurs qui favorisent les violences sexuelles et basées sur le genre.

La problématique des violences à l’égard des femmes est monnaie courante à Nyabibwe. Pour les participants, cette pratique est soutenue par différents facteurs découlant des coutumes rétrogrades qui sévissent dans la communauté.

En effet, Nyabibwe est un centre minier situé dans le territoire de Kalehe. On y trouve plusieurs tribus avec chacunes leurs us et coutumes, liés à la diversité de cultures. Unanimement, les participants ont estimés que les coutumes de toutes les tribus de la zone sont discriminatoires à l’égard des femmes. Ceci est à la base de la prolifération des violences basées sur le genre. A titre  d’exemple, certaines tribus interdisent aux femmes de manger des repas considérés comme « prestigieux ». Pour d’autres, les femmes n’ont pas l’autorisation de prendre part aux assises où se prennent les grandes décisions.

« Même concernant la dot de ma fille, je n’ai pas le droit à la parole ! »

« Dans notre communauté, je n’ai jamais vu une femme prendre parole dans une réunion. Même lors des discussions à propos de la dot de ma fille, je ne suis pas associée.  Je suis écartée et gardée dans une cellule en attendant que la réunion prenne fin. Ensuite, on me fait part des décisions qui ont été prises. Cela nous blesse particulièrement, nous les mamans. Ne devrions-nous pas, nous aussi, donner notre opinion concernant la dot de nos filles ?  C’est moi qui ai porté cette enfant dans mon ventre, c’est moi qui ai souffert pour la mettre au monde, mais ce sont les hommes qui finissent par décider de tout pour sa dot ! » a confié une de participante.

Quant aux actes de violences sexuelles, l’impunité reste un grand défi au sein de la population et les arrangements à l’amiable sont particulièrement encouragés, une pratique pourtant interdite par la loi en matière de violences sexuelles. Reconnaissants de l’avancée qui s’est observée grâce à l’action des ONG qui luttent contre les viols et les violences sexuelles, les habitants se disent révoltés par le manque de sérieux dans le comportement des instances judiciaires. Ils dénoncent le fait que lorsque des auteurs de viol sont déférés devant la justice, ils sont souvent relâchés. Cela insécurise la partie plaignante, mais aussi décourage les potentiels victimes qui voudraient se confier à l’appareil judiciaire.

Ce dimanche 8 décembre 2018, la même activité a été tenue à Kavumu, une ville située à 30 km au nord de la ville de Bukavu.

Dans la cité de Kavumu, la problématique des violences basées sur le genre n’est pas différente de celle Nyabibwe, bien que Kavumu soit une agglomération plus moderne suite à sa position stratégique (grâce à son aéroport, le centre de Kavumu est fréquenté par des gens venant de tous les horizons). Les us et coutumes rétrogrades des habitants sont également à la base d’un bafouement des droits de la femme.

Les habitants déplorent la prolifération de maisons closes qui utilisent des petites filles à des fins sexuelles, la précarité des familles sans oublier le prétexte de certaines croyances mystiques qui conduisent des hommes à détruire les organes génitaux des petites filles. Ainsi, on se souvient que la cité de Kavumu est tristement célèbre dans le monde aujourd’hui suite au viol de plus de 44 fillettes par la milice de Frédérique Batumike, ancien député du Sud-Kivu, condamné pour crime contre l’humanité par viol, une première dans l’histoire.

Des employés d’ONG internationales impliqués dans des cas de viols à Kavumu

Outre ces pratiques qui s’observent au sein de la communauté, les habitants de Kavumu ont aussi dénoncé des actes de viol et d’attentat à la pudeur commis, à l’égard des femmes, par des expatriés et d’autres cadres engagés par des grandes organisations internationales œuvrant dans la zone. A cet effet, la société civile a suggéré à la Fondation Panzi et à d’autres partenaires, d’élargir la sensibilisation sur la problématique des violences sexuelles, même aux agents humanitaires d’autres secteurs.

Les 16 jours d’activisme pour mettre fin aux violences faites aux femmes sont une campagne internationale qui débute chaque année le 25 novembre, avec la Journée Internationale pour l’Elimination de la Violence à l’Egard des Femmes, et s’achève le 10 décembre avec la Journée International de Lutte pour le Respect des Droits Humains. Le thème de cette année est : « Orangez le monde. L’égalité des générations se dresse contre le viol ».

Les deux tribunes d’expression populaire organisées par le Projet Pro-Route avaient pour thème : « Dénonçons et condamnons toutes formes d’exploitation et d’abus sexuels dans notre communauté. Elles sont punissables par la loi ».

Le Projet Pro-Route de la Fondation Panzi est un projet qui s’exécute en consortium dans la partie nord de la Province du Sud-Kivu, autour de la Route Nationale No. 2.

Dans ce consortium, les ONG locales, SARCAF et ADMR, travaillent avec la Fondation Panzi dans diverses agglomérations longeant la route Kavumu – Sake, dans la lutte et la prévention contre les violences sexuelles et basées sur le genre. La Fondation Panzi, en tant que centre d’excellence, intervient dans la prise en charge des cas compliqués, référés par les deux partenaires de mise en œuvre, pour des services plus approfondis.

Le long de ce chantier routier réalisé par le Projet Pro-Route, des alertes avaient été données concernant des actes des violences sexuelles perpétrés par les ouvriers du chantier. Ainsi, à travers le Fonds des Nations Unies pour la population la Banque Mondiale avait jugé utile d’appuyer un projet de prévention et de riposte contre des probables cas de violences sexuelles qui seraient commis dans la zone.

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