UN CONCERT D’ESPOIR À LA MAISON DORCAS DE LA FONDATION PANZI

5 Déc
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UN CONCERT D’ESPOIR À LA MAISON DORCAS DE LA FONDATION PANZI

Le programme de musicothérapie a présenté son concert « Sitaka Tumaini »

« Sitakata tumaini » est le thème du concert thérapeutique qu’a tenu ce 29 novembre 2019, le programme de musicothérapie de la Maison Dorcas. Au total, 188 bénéficiaires ont exprimé leurs talents d’artistes à travers des chants, dans le but d’éduquer la communauté au respect de la dignité humaine.

Cette exhibition, comme plusieurs autres activités du programme de musicothérapie, était centrée sur les expériences personnelles des femmes. Des expériences qu’elles traduisent en chants. Pour elles, cette étape est cruciale dans leur processus de reconstruction psychologique après ce qu’elles ont vécu.

Un concert thérapeutique

Pour les bénéficiaires du programme, l’apport thérapeutique est clair. Dans chaque chanson qu’elles créent, elles brisent le silence sur des douleurs vécues, elles se libèrent d’un poids et se donnent le temps de pleurer pour sortir toutes leurs peines. Ces chants de vérités permettent à beaucoup d’entre elles de d’exprimer en chanson, ce qu’elles ne parviennent pas expliquer avec des mots.

L’artiste CowB London qui a assisté au concert Sitaka Tumaini, a réagi avec une vive émotion : « Franchement, je ne peux pas décrire le sentiment que j’ai ressenti tout au long du concert. C’est la première fois que je participe à un concert pareil. Ces femmes ne sont pas des chanteuses professionnelles, mais elles m’ont donné les larmes aux yeux.  Elles m’ont beaucoup touchées par leur sincérité. Des femmes qui ont repris espoir grâce à la musique, c’est quelque chose qui m’émeut beaucoup. Ce qu’elles ont pu exprimer aujourd’hui dans ce concert, je pense qu’elles n’auraient pu l’exprimer sans la musicothérapie. J’ai vu ce processus de guérison et la joie que se dégageait d’elles aujourd’hui en chantant. C’était sincère. C’est une preuve vivante que la musique contribue à la reconstruction psychologique et émotionnelle des humains. Ici au Congo, les violences sont utilisées pour n’importe quoi.  On joue avec le corps des femmes. Ce sont des mamans, des filles même des enfants. Des personnes humaines comme toi, comme moi, comme tout le monde. Nous devons nous respecter. »

CowB a également interprété une chanson durant le concert : « Cette chanson, c’était la meilleure façon pour moi de contribuer aussi à ce combat contre les viols et violences faites aux femmes. Quand je pense au Docteur Mukwege, je me dis qu’il est une lumière. Nous avons besoin de quelqu’un comme lui en RDC. Son combat est nécessaire. Il dénonce et certains violeurs sont jugés et inculpés aujourd’hui. Je souhaite qu’il avance, qu’il avance encore et que Dieu lui donne la force et le protège parce que nous avons de la chance d’avoir quelqu’un comme ça. Même s’il n’était pas prix Nobel, ce qu’il fait dans son combat humain, c’est au-delà de tout ce qu’on peut espérer. Il est une grande bénédiction pour la RDC. Aujourd’hui, nous sommes presque 100 millions de congolais, si nous avions tous la même vision que lui, le Congo serait loin, ce serait un paradis et un exemple pour le monde entier. Ce qu’il fait, c’est ce que nous devrions tous faire. Quand nous artiste, nous chantons pour Mukwege, nous chantons pour saluer et encourager son combat, le combat d’un homme qui sacrifie sa vie pour les autres. Dans mes chansons, je parle de tout ce qui touche l’humain, je suis un chanteur humaniste. Je défends le respect des droits humains dans mes chansons. Je m’approprie ce combat. J’encourage les autres artistes congolais à en faire autant. » a-t’il exprimé.

Sifa Bashimbe a vécu beaucoup d’horreur, elle a chanté durant ce concert : « J’avais beaucoup trop de stress dans mon cœur. Je menais une vie très difficile. Avec la musicothérapie, mon cœur se renouvelle chaque jour. En chantant aujourd’hui, j’ai eu encore plus envie de me débarrasser de ce que je garde encore dans mon cœur. J’encourage mes autres amies à continuer pour dégager ce qu’elles ont dans le cœur. » Sifa Bashimbe a exprimé sa gratitude envers la Maison Dorcas et la Fondation Panzi qui propose le programme de musicothérapie.

Esperance Ziringa, quant à elle, est en formation à la Fondation Panzi. Pour elle, le concert d’aujourd’hui était une libération : « J’aimerais dire à mes collègues et amies qui participent encore à la thérapie de ne pas baisser pas les bras. Qu’elles continuent et s’accrochent, car la musicothérapie nous aide vraiment psychologiquement et dans la vie quotidienne. Ce concert d’aujourd’hui change beaucoup de choses dans ma vie. J’ai du mal à tout décrire, mais il m’a mis du baume au cœur. »

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