AUDIENCE FAURAINE DE KIGULUBE: PANZI TOUJOURS PRÉSENT

22 Oct
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AUDIENCE FAURAINE DE KIGULUBE: PANZI TOUJOURS PRÉSENT

Le procès incriminant le chef rebelle Masudi Alimasi alias Koko-di-Koko s’est poursuivi en audience foraine à Kigulube, en territoire de Shabunda, du 7 au 17 octobre 2019.
Grâce à l’appui de la Fondation Panzi, et d’autres organisations membres de la TASK – Force Justice internationale (TRIAL International, BCNUDH/ MONUSCO, CAP/MONUSCO, PHR,…) , le Tribunal Militaire de Garnison de Bukavu a écouté une trentaine de victimes qui se sont constituées parties civiles pour réclamer que justice leur soit rendue pour les abus qu’elles ont subis de la part de Koko-di-Koko et sa bande.
Il s’agit pour la plupart des victimes des violences sexuelles, des pillages, des tortures et reddition en esclavage sexuel ; des actes commis par différents groupes du mouvement Raia Mutomboki, dont celui dirigé par Masudi Alimasi Frédéric alias Koko-di-Koko.

Parmi ces victimes, on trouve des cas spéciaux tel que celui de la femme qui fut enlevée à Kabikokole, en
territoire de Mwenga, en date du 8 février 2018.
Les témoignages de cette survivante a permis à la justice de découvrir d’autres atrocités commises
par Masudi Alimasi et sa bande lors de ses différentes expéditions. La dame a révélé entre autres des cas de tueries, de tortures, de viols sur mineurs, incendies de maisons et enlèvement de personnes, au retour de Kabikokole.
Lors de son audition, la femme est apparue fortement traumatisée et éligible à une prise en charge psychologique spécifique. Ainsi, le psychologue de la Fondation Panzi, préparé pour l’assistance des victimes lors du procès, a jugé urgent de la référer à Panzi pour bénéficier d’un soin holistique , selon le modèle de Panzi.

Notons que parmi les prévenus, on a identifié un collaborateur fidèle de Koko-di-Koko. Samitamba Mekese Raphaël est surnommé Kaburi Wazi (tombeau ouvert). Ce dernier était un collaborateur proche de Masudi Alimasi, et chargé de l’administration et de la logistique; homme, dont les actes de pillages étaient couramment dénoncés sur la route reliant Kigulube à Bukavu. Samitamba niait avoir participé à l’opération de Kabikokole avant la venue de victimes-témoins. Mais dans sa déposition, la femme de Kabikokole a confirmé que Kaburi Wazi faisait bien partie de l’équipe des assaillants conduits par Koko-di-Koko.

Des cinq prévenus, incriminés dans ce dossier, un autre nom a été cité par les parties civiles. Il s’agit de l’élément Mwilo, un milicien du groupe Ndarumanga. Il fut arrêté après les actes de viols et de pillages perpétrés par son groupe à Wameli et Keba, en territoire de Shabunda.
Une des victimes, ayant comparu, a éclairé le tribunal du tort que lui a causé cet homme, devenu très célèbre dans la zone pour avoir été attrapé en flagrant délit de viol. Il s’agit de la dernière victime dont Mwilo a abusé avant d’être appréhendé par les FARDC.

Pour la Fondation Panzi, cette phase d’audience foraine est une réponse éloquente aux besoins de victimes de voir leurs bourreaux répondre de leurs actes.
Pour besoin de réparation, les parties civiles en veulent à l’Etat congolais, pris pour civilement responsable, d’avoir failli à sa mission de sécuriser les citoyens et leurs biens.
Le procès de Koko-di-Koko poursuit ainsi son cours et tend vers son dénouement.
Du mercredi 23 au jeudi 24 octobre, la plaidoirie des deux parties opposées ainsi que le réquisitoire, du ministère public, seront à l’ordre du jour.

Pour rappel, au lendemain des atrocités commises en 2018 par les mouvements Raiya Mutomboki, la Fondation Panzi avait déployé une équipe multidisciplinaire pour la prise en charge médicale et psychologique des victimes, ainsi que la documentation de tous les abus subis par les victimes.
A la lumière des données récoltées lors de ces missions curatives, la Clinique juridique avait saisi la justice pour le compte des victimes qui avaient exprimé le vœu de voir leurs bourreaux traduits en justice.

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