Construction de maisons pour les plus vulnérables dans l’Axe Kavumu, Katana, Kalehe

29 Juin
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Construction de maisons pour les plus vulnérables dans l’Axe Kavumu, Katana, Kalehe

L’action se poursuit en faveur de survivantes de violences sexuelles et de femmes vulnérables dans l’axe Kavumu, Katana et Kalehe. 42 maisons sont en cours  de construction et 9 premières bénéficiaires, celles de Kavumu, ont vu la construction de leur nouveau bâtiment arriver à terme.

 Ce 22 mai , des  bénéficiaires de l’action ont rendu des témoignages prouvant leur satisfaction!

La plupart des familles bénéficiaires de cette action vivaient dans des conditions de précarité insoutenables, croupissant dans des bâtisses qu’elles qualifient elles-mêmes de « nids d’oiseau ». Leurs maisons ont aujourd’hui un sol pavé ainsi qu’une toiture les mettant à l’abris des intempéries, des nuisibles et des insectes.

Sur place, nous avons rencontré des femmes courageuses et motivées qui inspectent chacune des finitions sur le chantier de sa maison.

Pascasia M’Chiroyi est survivante. Après avoir été prise en charge médicalement, elle a reçu un appui psychologique et a suivi plusieurs formations à travers le projet Dorcas Rurale de la Fondation Panzi. Au départ, quand elle intégrait le programme, elle ne savait ni lire ni écrire, mais aujourd’hui elle est la secrétaire de la Mutuelle de Solidarité Busime Nyamakana. Deux de ses enfants sont scolarisés et elle a reçu une subvention pour initier sa propre activité génératrice de revenu. Veuve, Madame M’Chiroyi s’est retrouvée dans une situation catastrophique avec ses enfants, elle ne pouvait pas leur assurer un logement décent. Il y a quelques jours, elle a passé sa toute première nuit dans sa nouvelle maison à trois chambres. Elle explique y dormir paisiblement.

Après son passage à la Fondation Panzi Mama Pascasia est devenue une véritable leader dans sa communauté et elle espère que beaucoup d’autres femmes vulnérables de sa communauté pourront également bénéficier d’une telle assistance : « Alors que je ne savais même pas écrire mon nom, j’ai pu bénéficier de cours d’alphabétisation, ça change d’autant plus la vie pour une personne de mon âge. Lorsque mon mari est tombé gravement malade, il a été pris en charge à l’Hôpital de Panzi. Il ne s’en est pas sorti, mais ma famille a pu se relever grâce à tout ce qui était mis en place pour nous aider. En plus de la prise en charge, de la scolarisation des enfants et de la capacitation, que nous avons reçus, on nous également octroyé une subvention en espèce qui nous permet d’organiser des petits commerces.

J’apprécie particulièrement mon rôle dans la Mutuelle de Solidarité que nous avons organisé ici à Kavumu. Nos membres arrivent à évoluer et à développer leurs activités pour subvenir aux besoins de leurs familles.

Vous savez, après la mort de mon mari, la maison dans laquelle j’habitais s’est complètement détériorée, le capital que j’avais ne me permettait pas de suivre. Seule, j’étais incapable de payer les matériaux de construction.

C’est une aubaine pour nous. Je ne peux pas m’empêcher de remercier Papa Mukwege. Que Dieu le bénisse. J’espère que beaucoup d’autres femmes pourront être aidées afin de devenir indépendante comme moi et vivre dans de bonnes conditions. »

Nous rencontrons ensuite Jeannette M’Kanihula. Rejetée et stigmatisée par sa famille et sa belle-famille, chassée du domicile familial par son mari ; elle s’est retrouvée seule à élever ses enfants. Après un séjour à l’Hôpital de Panzi, elle a recouru à l’assistance de la Clinique Juridique de la Fondation Panzi, en son antenne de Kavumu. Grâce au procès, elle a récupéré une petite parcelle pour élever ses enfants. C’est sur cette parcelle que sa nouvelle maison a pu être construite. Grâce à une petite subvention, Madame M’Kanihula a pu démarrer une activité génératrice de revenu qui progresse bien : « Je suis passé par des moments difficiles. J’ai été soignée et prise en charge à Panzi. A mon retour, j’ai été chassée mon mari, qui avait aussi pris une autre femme. Comme je n’avais plus d’endroits où abriter mes enfants, je suis partie expliquer mon cas à la Clinique Juridique qui m’a aidée à revendiquer mes droits ! Et voilà comment j’ai eu cette parcelle. A cette époque, mes enfants avaient bricolé un petit logis en feuilles de bananiers dans lequel nous vivions.

Je suis reconnaissante envers toute cette organisation mise en place par les équipes du Dr Mukwege, pour que nous puissions bénéficier d’une telle assistance. Je rends grâce à l’Eternel. Ma joie est si grande que je me sens capable de voler dans les airs. Je n’aurais jamais pu imaginer posséder ma propre maison, une maison pavée à cet âge. C’est la première fois de ma vie que je nettoie une maison carrelée. »

Ce projet de construction de 42 maisons est appuyé financièrement par la Croix Rouge du Luxembourg. Après l’étape de Kavumu avec les 9 premiers logements, l’étape de Katana vient d’être amorcée. Le projet octroie également des semences et du bétail pour l’élevage.

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