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DE PROFESSIONNELLE DE SEXE DANS LES MINES À LA COUTURE : Fondation Panzi

DE PROFESSIONNELLE DE SEXE DANS LES MINES À LA COUTURE

2 Oct
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DE PROFESSIONNELLE DE SEXE DANS LES MINES À LA COUTURE

La réinsertion socioéconomique des enfants et professionnelles de sexe exerçants dans les carrés miniers dans le territoire de Mwenga a redonné du sourire à plusieurs adolescentes qui, par manque de moyens, étaient soumises à des travaux lourds et à l’exploitation sexuelle (voire à l’esclavage) pour survivre.

Voici l’histoire d’une bénéficiaire, de ce programme de la Fondation Panzi, qui a été retrouvée dans le carré minier de Calvaire, près de Kamituga, où elle cassait les pierres, vendait de l’eau et couchait avec des inconnus pour gagner des miettes.

Après avoir suivi le cycle complet de prise en charge, elle s’est réintégrée avec succès dans la société et elle gagne proprement sa vie grâce à la profession de couturière. Elle et ses deux enfants, issus des relations non-protégées qu’elle contractait au Calvaire, mènent une vie enviable; ce qui suscite en elle un sentiment de reconnaissance à l’égard du « Prix Nobel de la Paix Papa Denis Mukwege »,  la Fondation Panzi, l’ONG CREMETRAL ainsi que l’Union Européenne, qui finance le programme de réintégration sociale des enfants et professionnelles de sexe exploitées dans les mines à Luhwinja et Kamituga.

Trop jeune cette jeune dame, dénommée « Davida Zéphirine », a emprunté la voie des carrés miniers faute de moyens. C’était certes sans compter avec la souffrance qui l’y attendait.

Alors adolescente, Davida raconte avoir eu comme métier la vente de l’eau et le hardi travail de « twangeuse » [un jargon utilisé pour identifier les femmes qui cassent les pierres pour les exploitants artisanaux, en vue de l’extraction de l’or].

« J’étais une  « twangeuse » et vendeuse de l’eau dans le carré minier de Calvaire depuis le bas âge », a-t-elle confessé dans son récit.

Le contexte de travail dans les carrés miniers est tellement complexe et dur qu’une jeune fille de l’âge Zéphirine, à l’époque, ne pouvait pas s’en sortir si facilement. A côté du pénible  travail de pileuse de pierres, qui ne rapportait que des miettes, la jeune dame a dû coucher avec des hommes dont elle ignorait tout, y compris l’état sérologique, et cela sans aucune protection.

Par grâce, Davida Zéphirine fut identifiée par l’ONG CREMETRAL (le partenaire de mise en œuvre du projet dans le site de Kamituga) et fut retirée de cette sale vie pour apprendre le métier. La main secourable lui a été tendue en juin 2016 alors qu’elle avait déjà fait deux naissances avec deux partenaires distincts.

« J‘ai eu 2 enfants avec des hommes différents dans les mines où j’ai été identifiée pour quitter les mines au mois de Juin 2016 et suivre une formation professionnelle », a révélé cette jeune mère, deux ans après sa réintégration complète dans la société.

Aussitôt sortie des carrés miniers, Davida n’a pas tergiversé avant de jeter son dévolu sur son métier de prédilection : la couture.  Grâce à cette orientation, elle est actuellement copropriétaire d’un atelier de coupe et couture devenu très célèbre dans la ville de Kamituga, ce qui accélère la résilience chez cette ancienne professionnelle de sexe. Elle se voit comme une référence et espère qu’elle servira de modèle pour d’autres filles qui continuent à trainer dans les mines.

« Après  la formation reçue,  nous avons ouvert avec d’autres filles notre atelier et trop vite, les clients commençaient à  fréquenter notre atelier. Ceux qui nous négligeaient, devant qui nous n’avions aucune considération, ont commencé à nous respecter. J’aime ce métier qui m’a aidé à intégrer dans la communauté au point que ma vie devient un modèle, un témoin vivant de la personne qui a abandonné complètement les mines et ses mauvais souvenirs », s’est-elle réjouie.

L’atelier où travaille « Zéphirine » est devenue une école de formation des couturiers. Pour l’heure, elle a deux disciples qui lui ont payé chacune une enveloppe d’encouragement, bien qu’elle ait pris cette initiative dans l’idée d’aider ses compatriote à sortir de conditions de précarité.

« Quel bonheur et quelle grâce, quelle fierté, je peux moi aussi former les autres», s’est exclamée madame « Zéphirine ».

A cet effet, elle remercie le professeur Denis Mukwege, son partenaire financier l’Union Européenne, son Institution la Fondation Panzi, ainsi que son partenaire d’exécution CREMETRAL pour tous les efforts qu’ils ont conjugués afin de lui donner un nouveau départ.

« Je dis infiniment merci à l’appui et à l’encadrement de l’Union Européenne,  au Prix Nobel Papa MUKWEGE, à la fondation Panzi et à CREMETRAL. Merci pour ce nouveau départ, cet espoir d’une vie meilleure ».

En plus de son orientation dans le domaine de coupe et couture, « Davida » est aujourd’hui en train de faire des premiers pas dans le domaine de l’entrepreneuriat afin de rentabiliser la formation en compétence d’affaires qu’elle a eue lors de son encadrement. Cela a positivement influé sur sa réintégration sociale et sur la santé de ses deux enfants.

« Ma vie socioéconomique a beaucoup changé. J’ai mes deux chèvres pour un projet d’élevage, je mange facilement et me fait soigner sans trop de peine. J’ai recouvré la joie, le sourire. Ma santé et celle de mes enfants se sont beaucoup améliorées », a révélé la désormais célèbre couturière.

A sa sortie de carrés miniers, « Davida Zéphirine » avait perdu tout espoir de se rattraper et de reconquérir son étoile qui s’était éteinte suite à la mauvaise vie qu’elle menait dans les mines. Elle voyait tout se noircir autour d’elle, et ne pouvait plus espérer se remettre sur de bons rails. Grâce à l’assistance socio-psychologique et à la prise en charge médicale, qu’elle a reçue dès son entrée dans le programme, « Zéphirine » a vu l’espoir renaître, au point qu’elle a pu poursuivre sans relâche le programme de réinsertion jusqu’à la fin.

« Comme toutes les autres filles identifiées, je ne croyais pas au début car je n’imaginais jamais avoir une activité génératrice de revenus dans la cité qui m’empêcherait d’aller au Calvaire. Mais après les conseils reçus auprès de CREMETRAL, j’ai bénéficié en premier lieu gratuitement d’une prise en charge médicale pour des infections sexuelles, mes deux enfants aussi ont été soignées gratuitement jusqu’à ma réinsertion socioéconomique au mois de Novembre 2017 », a-t-elle témoigné.

Rappelons que le programme intégré d’appui holistique, financé par l’Union Européenne, a reçu une prolongation jusqu’en 2022. Dans le territoire de Mwanga, il  couvre le site de Luhwinja et celui de Kamituga dans la réinsertion socioéconomique des enfants exploités comme manœuvres dans les carrés miniers, et des jeunes adolescentes soumises à des travaux lourds et à l’esclavage sexuel dans un contexte qui ne respecte aucune mesure sanitaire ni d’intégrité.

[A l’attention des lecteurs: Davida Zéphirine est un nom d’empruntqui n’a rien à voir avec le nom de notre bénéficiaire. Seules les initiales (D et Z) correspondent à la vraie identité de notre sujet.]

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