LE SEIGNEUR DE GUERRE MASUDI ALIMASI ALIAS KOKO DI KOKO A LA BARRE

18 Sep
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LE SEIGNEUR DE GUERRE MASUDI ALIMASI ALIAS KOKO DI KOKO A LA BARRE

Le dossier de Masudi Alimasi Frédéric alias Koko di Koko a été déclenché au palais de justice militaire du Sud-Kivu. Dans ce procès, où le pilier légal de la Fondation Panzi prend la défense des parties civiles, le chef de la milice Koko di Koko et ses coaccusés seront jugés pour des crimes de viols, et autres faits infractionnels, perpétrés dans le village de Kabikokole, en territoire de Mwenga, et dans plusieurs villages avoisinant Kigulube, en territoire de Shabunda.

Plusieurs mois après son arrestation par l’armée congolaise dans les forêts de Shabunda, le redoutable Raiya Mutomboki Koko di Koko fait désormais face à la justice militaire. Deux audiences ont été organisées par la cour militaire pour raison de régularisation de la saisine à l’égard de toutes les parties. A l’audience de ce jeudi 12 septembre 2019, la cour militaire du Sud-Kivu a été régulièrement saisie à l’égard de différentes parties litigantes dont Masudi Alimasi Koko di Koko et ses 4 subalternes, l’Etat congolais ainsi que les différentes parties civiles.

Sauf changement de dernière minute, le procès se poursuivra ce vendredi 20 septembre au palais de la justice militaire du Sud-Kivu.

Aux yeux du collectif d’avocats des parties civiles, dont ceux de la clinique juridique de la Fondation Panzi, cette audience s’avère très déterminante pour la poursuite de l’instruction. A cette occasion, sera introduite la requête de délocaliser le procès vers les lieux où les crimes, imputés à Koko di Koko et sa bande, avaient été commis.

Masudi Alimasi alias Koko di Koko est pris pour responsable des actes de viols, esclavages sexuels, meurtres, privation de liberté, et autres crimes qui ont été commis à Kabikokole, dans le territoire de Mwenga, ainsi qu’à Kamungini, Bimpanga, Wameli, Kigulube, Keba et Parking, dans le territoire de Shabunda.

Dans ce dossier, l’Etat congolais est incriminé pour avoir failli à son devoir régalien de protéger et sécuriser la population et ses biens.

Pour rappel, dans la nuit du 8 février 2018, le groupe Raiya Mutomboki que dirigeait Koko di Koko a fait incursion dans le village de Kabikokole, en pleine forêt de Lugushwa, en territoire de Mwenga. Face à une population sans défense, les miliciens ont commis des actes atroces durant toute la nuit. Après avoir détruit le seul pont qui relie Kabikokole à d’autres villages, les hommes de Koko di Koko avaient pris en otage plus d’une centaine de femmes qu’ils ont enfermées dans une maison pour les violer une après l’autre.

Au terme de leur sale besogne, ces inciviques ont copieusement pillé le village, incendié des maisons, battu farouchement les villageois, avant d’emmener en captifs quelques dizaines d’entre eux, parmi lesquels des femmes dont ils ont abusé sexuellement.

Deux mois plus tard, soit au mois d’avril de la même année, le même mouvement criminel a été accusé d’avoir commis des exactions similaires dans les villages de Shabunda, ci-haut cités.

A Kabikokole, comme dans le territoire de Shabunda, la Fondation Panzi avait envoyé une équipe multidisciplinaire sur terrain pour la prise en charge psychologique et médicale des victimes mais aussi pour la documentation par l’avocat, en vue d’éventuelles poursuites judiciaires.

 

Maintenant que le dossier est en instruction juridictionnelle, la Fondation Panzi agit en faveur de victimes à travers la Task Force justice, un consortium réunissant différentes organisations actives dans le domaine de la défense des droits humains et la lutte contre l’impunité des crimes contre l’humanité.

Signalons que la Task Force est constituée de la Fondation Panzi, le Bureau Conjoint des Nations Unies pour les Droits Humains (BCNUDH), TRIAL International, la Cellule d’Appui aux Poursuites (CAP), PHR et bien d’autres organisations nationales et locales.

Les avocats des parties civiles attendent demander que le procès Koko di Koko se tienne en audience foraine, près de deux sites où ce crime a été commis afin de permettre aux victimes de revivre la restauration de l’autorité de l’Etat contre les auteurs des crimes.

Selon que décideront les juges de la cour militaire, le procès pourrait se poursuivre à Kitutu, centre le plus proche de Kabikokole, et à Kigulube, une cité entourée par les différents villages où furent enregistrés des abus signés Koko di Koko, dans le territoire de Shabunda.

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