Le projet de prévention et réponse aux violences basées  sur le genre, une vraie réponse aux problèmes récurrents de la communauté de Mwenga.

« La clinique juridique, c’est une réponse de nos recommandations lancées dans la première phase du projet  Ushindi, qui était ici chez-nous à Mwenga centre […] C’est une réponse satisfaisante pour toute la population », s’est réjoui Samuel Lungele, acteur des droits humains, après la réunion d’annonce du lancement solennel du projet à Mwenga.

C’est au cours d’un entretien avec les différents leaders communautaires et leaders locaux qu’une délégation de la Fondation Panzi a annoncé, ce lundi 24 février 2020, l’installation d’un projet multisectoriel, qui sera exécuté pendant une année, afin de répondre efficacement à la recrudescence des violences sexuelles et basées sur le genre, et prévenir la perpétuation de ce genre d’actes dans le futur.

Il s’agit du projet de prévention et réponse aux violences basées  sur le genre au Sud-Kivu, financé par l’organisation allemande GIZ.

A cette occasion, la notabilité de Mwenga a adressé un message de reconnaissance à la Fondation Panzi pour avoir tenu compte des recommandations émues quand le projet Ushindi [devenu TushindeUjehuri] fermait ses portes à Mwenga centre.

En effet, la population de Mwenga, qui se sentait délaissée, avait suggéré à la Fondation Panzi de maintenir une représentation au sein de la communauté pour la prise en charge des cas qui seraient enregistrés plus tard.

Ainsi, à travers le projet qui vient d’être installé, il est prévu l’achat d’un terrain et la construction d’un immeuble qui servira tant de Clinique Juridique que de maison d’hébergement, pour les bénéficiaires.

Au vu de cette innovation, la notabilité de Mwenga s’est dite confiante quant aux apports de ce nouveau projet qui vient consacrer la permanence de la Fondation Panzi dans la région, chose qu’ils ont toujours souhaité. Pour Hilaire Isobya, représentant du chef de chefferie de Basile aux assises, la venue de ce projet jouit de toute sa pertinence car le besoin reste énorme.

Par ailleurs, monsieur Isobya s’est réjoui de constater enfin que la Fondation Panzi « va rester pour toujours ».

« Cette fois-ci la Fondation Panzi ne va pas loger. Elle va acheter une parcelle et construire une clinique juridique qui va rester pour toujours ; mais aussi les interventions seront axées sur les crimes internationaux », a-t-il annoncé.

D’autre part, pour d’autres acteurs engagés dans la lutte contre les violences sexuelles et celles basées sur le genre, cet acte est un symbole que la Fondation Panzi reste préoccupée par la situation de la femme et de la jeune fille dans le territoire de Mwenga.

Madame Felista Bembeleza, du service de Genre, Familles et Enfants, estime qu’il ne leur manquait qu’une telle structure pour rendre effective l’assistance des victimes des violences sexuelles. Pour elle, la Fondation Panzi a répondu à la plus grande préoccupation de son service, car ils recevaient bien de cas qu’ils ne pouvaient pas prendre en charge avec adéquation faute d’expertise et de local spécialisé.

Notons que le projet va axer son accompagnement sur quatre axes : l’aspect juridique et judiciaire, l’accompagnement psychosocial, le référencement en médical ainsi que la sensibilisation sur la masculinité positive.

A cet effet, dans la logique du modèle holistique de Panzi, le projet prévoit des séances de sensibilisation  au droit, des formations à l’égard des leaders communautaires, des assistants psychosociaux et des parajuristes.

Le projet de prévention et réponse aux violences basées  sur le genre au Sud-Kivu sera exécuté, sur une durée d’un an (soit jusqu’à la fin de l’année 2020), à Mwenga, à Walungu, dans la ville de Bukavu, à Uvira ainsi que dans le territoire insulaire d’Idjwi.