RÉALISATIONS DES PILIERS DU 22 AU 28 JUIN 2020

PILIER MEDICAL

23 survivantes de violences sexuelles ont été traitées par le pilier médical, la semaine du 22 au 28 juin. Parmi elles, 9 patientes ont été prises en charge à l’Hôpital de  Panzi, 2 à Bunyakiri (à travers la structure Tushinde Ujehuri et 12 dans les structures de Katana-Lemera-Walungu. Notons que 7 de ces survivantes ont pu consulter dans le délai de 72 heures et ont bénéficié du Kit de prophylaxie post-exposition.

Quant aux diverses pathologies, traitées dans diverses structures (à part celles traitées à Panzi), 28 cas d’hospitalisation ont été enregistrées (7 à Mulamba et 21 à Bulenga) pour paludisme sévère et/ou grave et pour des infections urogénitales compliquées de menace d’avortement/ d’accouchement prématuré. De même 69 patients ont été  traités en ambulatoire, dont 4 à Mulamba, 40 à Bulenga, 12 enfants pris en charge (grâce à l’appui d’AMADE) à Bunyakiri et Minova, et 3 mères d’enfants à Kavumu.

Par ailleurs, 29 accouchements ont été  réalisés au sein des deux centres hospitaliers ruraux  (11 à Bulenga et 18 à Mulamba), dont 11 par césarienne en urgence (avec 6 cas venus des structures hors zone).

Autres activités du pilier

• Une équipe multidisciplinaire est à Lubichako, dans le territoire de Fizi pour la prise en charge holistique des SVBG, en partenariat avec la MONUSCO, par le biais du Bureau Conjoint de Nations Unies au Droit de l’Homme (BCNUDH).
• La coordination du Programme intégré d’appui holistique a été dans le territoire de Mwenga, Kamituga et Luhwinja, pour rendre compte des activités réalisées en 2019, ainsi que des défis à relever auprès des leaders d’opinion de ces deux contrées. Il y a également eu la supervision des structures sanitaires partenaires des Zones de Santé de Mwana et de Kamituga, supervision portant sur le référencement des malades pris en charge dans ce programme, dans le respect de la logique Holistique de Panzi.

PILIER PSYCHOSOCIAL

Pour la semaine du 22 au 26 juin, 107 nouveaux cas et 27 anciens patients ont été accompagnés par le pilier psychologique. Parmi les nouveaux cas, on compte 13 survivantes des violences sexuelles, 7 patientes avec prolapsus, une femme souffrant de fistule et 2 mineurs.

En outre, 4 anciens patients ont été déchargés et renvoyés dans leur communauté.

Activités des différents projets

• Programme intégré d’appui holistique (PIAH)

– 11 séances d’écoute active et 4 suivis à domicile réalisées  auprès des enfants des centres de rattrapage scolaire (CRS) à  Luhwindja et Kamituga.

– Sensibilisation sur les mesures barrières contre la Covid-19 pour lutter contre la propagation, auprès des enfants des CRS.

• Les enfants de Panzi et d’ailleurs (EPA)

– Réalisation de 5 séances de psychoéducation sur l’attachement entre mère et enfants.

– Réalisation de 2 séances de psychoéducation avec les parents des enfants SVS de Kavumu et Bunyakiri sur les mesures barrières pour lutter contre la Covid-19 et sur les autres difficultés existentielles.

• Dans le cadre du projet d’appui et d’accompagnement aux enfants SVS soignés à l’HGR Panzi et enfants malnutris encadrés par le centre nutritionnel Nyota de Cirheja de Kavumu, le pilier a réalisé une formation de parents des enfants de l’axe MINOVA sur les premiers secours psychologiques.

Coordination du pilier

– Séance de travail sur le nouveau projet relatif à la santé mentale des jeunes de 10 à 24 ans.

– Séance de travail avec la coordination provinciale de santé mentale sur les activités de la sous-commission psychosociale pour la riposte contre la Covid-19.

– Supervision psychosociale et discussion clinique des cas avec les psychologues commis aux activités de riposte contre la Covid-19.

– Harmonisation des termes de référence de la formation multisectorielle en vue dans la province du Tanganyika.

– Elaboration du bilan mensuel du pilier psychosocial.

PILIER LEGAL

Au total 129 demandes d’assistance ont été reçues par le pilier légal au courant de la semaine du 22 au 26 juin. Parmi elles, on compte 15 cas de violences sexuelles, 113 cas de violences basées sur le genre et 1 cas foncier. Tous les dossiers de violences sexuelles ont été confiés aux avocats pour initier la procédure judiciaire tandis que 35 dossiers de violences basées sur le genre ont été clôturés par la conciliation des parties litigantes.

Quant au suivi judiciaire, il a porté sur 42 dossiers, régulièrement suivis devant les instances judiciaires compétentes tant civiles que militaires (Polices, Parquets, Auditorats, Tribunaux et Cours). De ces dossiers, 19 dossiers ont été jugés, dont 17 condamnations et 2 acquittements.

– A Bukavu, 3 dossiers suivis dont le 1 introduit à la police de Minova et transmis au parquet de Kalehe, 1 ouvert au parquet de Kabare après que l’auteur soit arrêté, et auditionné à la police, et  1 en instruction au Parquet près le Tribunal de Paix de Bukavu.

– A Kaziba, 2 dossiers ont été suivis dont 1 plaidé, et pris en délibéré, et un autre renvoyé à une date ultérieure pour régularisation de la procédure à l’égard des parties.

– A Uvira, 4 dossiers ont fait l’objet de suivi, dont 3 dossiers renvoyés au 1^er juillet 2020 pour plaidoirie, et 1 dossier jugé par condamnation du prévenu à 3 ans de servitude pénale principale et au payement 2500USD en termes de dommages et intérêts.

– A Kabamba, 2 dossiers suivis, dont 1 plaidé et pris en délibéré et 1 renvoyé à une date ultérieure pour régularisation de la procédure à l’égard des parties.

– A Kitutu, 20 dossiers instruits en audience foraine. Ici, 18 jugements ont été obtenus dont 16 par condamnation des prévenus et 2 acquittements. 1 dossier a été renvoyé au tribunal pour enfant, suite à l’incompétence du Tribunal de Grande Instance de Kamituga, et 1 dossier classé suite à l’incapacité mentale du présumé auteur.

– A Birava, Kaziba et Miti-Murhesa, 2 dossiers fonciers ont été introduits, dont 1 de violence basée sur le genre au Tribunal de paix de Walungu.

– A Kamituga, 2 dossiers ont été suivi dont un au Parquet près le Tribunal de Paix de Kamituga, et un autre à la police.

– A Idjwi nord, 2 dossiers ont été suivis dont 1 jugement de condamnation et 1 dossier introduit au Parquer près le Tribunal de Paix d’Idjwi.

– A Lemera, on note 3 dossiers dont 1 dossier de violence basée sur le genre en instruction devant le Parquet près le Tribunal de Grande Instance d’UVIRA et 2 en cours à la police district plaine de la Ruzizi.

– A Kavumu, 2 dossiers en cours au parquet près le Tribunal de Grande Instance de Kavumu.

Sensibilisation communautaire

23 séances de sensibilisation ont été réalisées en vue d’informer la communauté sur des thématiques de droit. Les séances de sensibilisation ont connu la participation de 428 personnes, dont 137 hommes et 291 femmes. 6 ménages ont aussi été touchés par la sensibilisation porte à porte.

Thèmes abordés :

– La dénonciation des cas de violence sexuelle.

– Les violences sexuelles et l’audience foraine.

– Le harcèlement sexuel.

– Le planning familial.

– Les droits des enfants nés hors mariage.

– Les droits de la femme mariée reconnus dans le Code de la famille.

– L’héritage.

– Les étapes d’un processus de plaidoyer.

– Les conséquences des violences sexuelles.

– Les droits de la femme.

7 émissions radio ont également été produites dans divers axes : à Idjwi-Nord, à la radio Obuguma, à Uvira, à la radio le messager du peuple, à Kaziba, à la RTNK, à Kambamba, à la radio Gorilla, à Idjwi-Sud, à la radio Kalinga, et dans la ville de Bukavu à la radio Maendeleo et à la Mama radio.

Thèmes des émissions : la prise en charge holistique de la Fondation Panzi, l’héritage,  les 16 formes de violences sexuelles, le mariage précoce et forcé, les droits des enfants nés hors mariage, la gestion commune des biens du ménage, les conséquences du Covid-19 sur la prise en charge des dossiers de violences sexuelles, le viol, les violences basées sur le genre et les services de la clinique juridique.

DES AUTRES ACTIVITES REALISEES :

• Atelier d’échange sur l’état de lieu des activités du programme intégré d’appui holistique réalisé en consortium avec APEF, Beatil/Alt et CREMETRAL, à Kamituga et Luhwindja.
• Réunion d’échange avec les autorités politico-administratives et judiciaires de la ville de Bukavu sur la prise en charge des cas de violences sexuelles en temps de Covid-19.

• Mission conjointe pluridisciplinaire avec le BCNUDH (bureau conjoint des Nations Unies au droit de l’homme) et l’auditorat militaire de Bukavu à Lubichako pour la prise en charge des victimes de viol de masse ou crime grave.
• Facilitation de l’atelier de formation des leaders locaux et les intervenants des différentes couches de la population de Mwenga avec Badilika.
• Clôture de 20 dossiers de viols à l’audience foraine de Kitutu par le TGI Kamituga avec l’appui de la Clinique juridique.

PROJET BADILIKA

Le projet Badilika a, au cours de cette semaine, réalisé les activités suivantes :

– Une formation sur la Masculinité Positive à Mwenga centre, à l’intention de 20 enseignant.e.s, dont 10 femmes et 10 hommes.

A l’issue de la formation les participants.es se sont choisi une femme qui assumera le rôle d’interface de Badilika dans la communauté.

–  Formation à l’égard des leaders communautaires de différentes entités de Mwenga sur le Genre, l’analyse genre et la résolution 1325 du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Le thème relatif à la Résolution 1325 a été facilité par la Clinique Juridique de la Fondation Panzi.

Les deux formations organisées étaient précédées par une sensibilisation sur les mécanismes de prévention de la Covid-19.  Un dispositif de lavage des mains, des cache-nez, quelques litres de gel hydroalcoolique et des savons ont été offert à la chefferie de Basile et à l’administrateur du territoire présent dans toutes les activités organisées.

– Une réunion a été organisée avec la composante jeune de la société civile, dans le cadre de la collaboration entre le projet Badilika et les structures de la société civile.

Plusieurs questions relatives à la collaboration ont été développées dans la perspective d’arriver à la fédération des toutes les organisations des jeunes de la province.

Quelques taches ont été accordées aux représentants de ladite composante et le projet leur a promis un appui technique.

–  Participation à l’atelier d’échanges organisé par la clinique juridique avec les structures judiciaires et administratives de Bukavu à l’occasion de la Journée internationale de l’élimination de la violence sexuelle en temps de conflit.

Des échanges fructueux ont eu lieu et des recommandations relatives au suivi des dossiers pendant dans les juridictions ont été faites tenant compte du temps règlementaire de traitement des dossiers relatifs aux violences sexuelles.

– Dans le cadre de l’appui aux autres projets, Badilika a eu une séance de travail avec le projet de réparation sur les boites à images en préparation. Aussi, le projet a participé à une réunion préparatoire de la mission de formation multisectorielle à organiser dans le Tanganyika.  Au cours de cette réunion, il a été question de réfléchir sur la faisabilité de la mission et proposer les termes de référence.

– Adaptation de la note conceptuelle à soumettre à ZIVIK dans le cadre de la prévention des violences basées sur le genre dans les écoles à travers la mise en place des clubs de jeunes agents de changement.

– L’activité relative à la collecte a été lancée à Kamituga.  L’équipe sur terrain a organisé plusieurs focus groups (groupes de discussion) pour récolter les données.

Néanmoins, le déroulement de l’activité a été perturbé suite au mauvais état de la route. Notons que la même mission devait être effectuée à Uvira, mais la situation sécuritaire ne l’a pas permis.

Notons aussi que le défi lié à la pandémie empêche le trafic sur le lac Kivu. Ainsi, la collecte des données d’Idjwi devra attendre le déconfinement de la ville de Bukavu.