REPARATIONS POUR LES VICTIMES DE VIOLENCES SEXUELLES : LANCEMENT DES TRAVAUX POUR UN FONDS MONDIAL DE REPARATIONS

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21 Mar
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REPARATIONS POUR LES VICTIMES DE VIOLENCES SEXUELLES : LANCEMENT DES TRAVAUX POUR UN FONDS MONDIAL DE REPARATIONS

« J’espère que cette réunion que nous allons faire va être un embryon qui ne va pas mourir comme toutes les initiatives prises précédemment »

 

C’est par ces mots que le Dr Denis Mukwege a ouvert solennellement la première réunion exploratoire réunissant des experts autour de la question des réparations pour les survivante.s. de violences sexuelles liées aux conflits armés.

Cette réunion s’est tenue ce jeudi 21 mars 2019, dans les enceintes de la Fondation Panzi à Bukavu sur l’initiative de la Fondation Denis Mukwege et de la Fondation Panzi RDC. Ces deux organisations humanitaires sont engagées auprès du Dr Mukwege, dans une lutte pour l’éradication de la violence sexuelle faite aux femmes et utilisée par des belligérants comme arme de guerre.

La nécessité de reconnaitre et de réprimer les abus que subissent quotidiennement les femmes en temps de guerre s’impose. La réparation des torts subis par les victimes de guerre étant l’un des schémas privilégiés pour le retour de la paix, le Professeur Denis Mukwege a longtemps plaidé pour cette approche afin que les victimes recouvrent leur estime.

« Nous avons l’obligation d’administrer ces réparations afin de dire qu’il y a quelque chose d’inacceptable qui s’est passé. C’est une responsabilité que l’Etat et le monde doit assumer», a expliqué le Dr Mukwege,  Prix Nobel de la Paix.

« Que la première réunion relative à la réparation des survivantes se tienne au Congo est une grande victoire » pour l’homme qui répare les femmes. « J’espère que cette rencontre est un embryon qui ne mourra pas comme toutes les initiatives eues précédemment. Ma crainte, surtout pour les congolais, est que cette initiative puisse commencer au Congo, mais ne profite ensuite qu’aux colombiens, au kosovares,…  et pas aux congolais. Faisons en sorte que cette initiative de Fonds Mondial de Réparation puisse également s’appliquer au Congo. Certains pays sont déjà très avancés sur ces questions de réparations et sur le plaidoyer. Il serait dommage qu’on ait fait cette première réunion ici et qu’à la fin, aucun congolais ne bénéficient de cette initiative « .

 

Au cours de la réunion de ce jeudi, Esther Dingemans, directrice de la Fondation Denis Mukwege, est revenu sur la nécessité des réparations pour les victimes de violences sexuelles. La problématique des violences sexuelles utilisées comme arme de guerre est un fléau d’ampleur internationale. Tant en RDC qu’en Asie ou en Amérique latine, des femmes subissent de graves violences et doivent obtenir des réparations.

La Fondation Denis Mukwege appuie le mouvement mondial SEMA qui regroupe des survivantes de violences sexuelles originaires des 4 coins du monde et qui est une plateforme à travers laquelle les victimes parlent elles-mêmes de leur histoire et plaident pour la réparation des préjudices qu’elles subissent.

Lors de la cérémonie du Prix Nobel de la Paix 2018, le Dr Mukwege a déclaré: « J’insiste sur les réparations ; ces mesures qui donnent aux victimes compensation et satisfaction et qui leur permettent de recommencer une nouvelle vie. C’est un droit humain fondamental. J’appelle les États à soutenir l’initiative de la création d’un Fonds Mondial de Réparation pour les victimes de violences sexuelles dans les conflits armés ».

   
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