LE PROF. MUKWEGE PLAIDE POUR L’INTEGRATION DE LA SANTÉ MENTALE DANS LES SOINS DE SANTÉ PRIMAIRE

Le médecin directeur de l’hôpital de Panzi a plaidé pour l’intégration de la santé mentale dans les soins de santé primaire. c’était à l’issue d’une visite des partenaires de l’organisation IAPI du Rwanda, qui sont venus palper du doigt le travail du docteur Mukwege dans la prise en charge des victimes et survivantes des violences sexuelles.

Erick Kwakya, médecin psychiatre et enseignant a l’Université Catholique de Bukavu  qui a introduit la délégation, a loué le fait que le professeur Mukwege mette un accent particulier sur la santé mentale.

« J’ai été heureux et renforcé de voir que le docteur Mukwege est aussi intéressé par cet aspect de la santé mentale, il y met un accent particulier. Nous devons faire en sorte que la santé mentale soit intégrée dans les soins de santé primaire, comme l’a demandé le docteur Mukwege, c’est même une obligation car sans la santé mentale, il n’y a pas de développement ».

Dans la suite Mm Mujomora Dacruz du centre IAPI, qui est un centre pour la guérison des personnes blessées au Rwanda s’est  réjouit des échanges avec le docteur Mukwege et parle du pourquoi de sa présence à l’hôpital de Panzi.

« L’objet est de puiser de l’expérience profonde du professeur Mukwege d’avoir aidé à l’humanité à se réintégrer suite au viol. Pour moi Denis Mukwege est un homme de grand cœur parce qu’après nous avoir exposé son expérience auprès des malades et des victimes, nous avons senti en lui un cœur large vis-à-vis d’une personne violée, d’une victime et qui cherche à aider et à réintégrer vraiment cette personne corps et âme ».

Le Prof Kamuzinzi de l’institut africain pour la psychologie intégrale qui fait aussi partie de la délégation rwandaise parle de l’hôpital de Panzi comme une référence dans les Grands-Lacs.

« L’hôpital de Panzi est une référence dans notre région, connu mondialement pour avoir démontré que le problème qui se vivait dans les grands- lacs est un problème atypique, exceptionnel et donc avoir l’expérience de Panzi, l’évolution des stratégies qui ont été mises en place notamment nous remarquons que nous partageons la même approche, la prise en charge intégrée, je crois que le docteur Mukwege a contribué à sa consolidation, c’était un grand plaisir ».

Cet échange avec le docteur Mukwege lui a permis de voir un homme qui connait les problèmes de sa société. Pour lui, au-delà d’être un citoyen du monde, le professeur Mukwege est un héros, un homme expérimenté.

« Comme d’habitude dans son humilité, il nous a fait part de son expérience et ce qui est frappant c’est la manière dont il comprend profondément  le mal qui ronge nos sociétés des grands-lacs parce qu’avec le viol, utilisé comme arme de guerre, il se remarque que ça va très loin c’est le déni de l’humanité, le déni de l’identité, c’est quelque chose qu’il faut prendre au sérieux par tous les intervenants et surtout par nos gouvernements. « Mukwege c’est un citoyen du monde, il se pose des vraies  questions, il cherche des solutions, il se bat avec les moyens qu’il a. Si nous avions un nombre assez élevé de personnalités comme lui dans la région des grands-lacs je crois que la situation changerait. Quand je dis citoyen du monde je n’enlève en rien de sa qualité de héros, mais je crois que c’est un homme qui a les pieds sur terre et qui cherche à résoudre les problèmes qui se posent dans sa société. Pour moi cela vaut plus que les héros qu’on proclame à la télévision ».

Cette visite a eu lieu ce mercredi 23 Août 2017 dans les installations de l’hôpital de Panzi en  commune d’ibanda ,dans la ville de Bukavu.

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