Banque mondiale

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Projet d’urgence relatif à la prise en charge des Survivantes des Violentes Sexuelles (SVS) et Survivantes des Violences Basées sur le Genre (SVBG) :

  1. CONTEXTE

Depuis 2014, le Gouvernement de la République Démocratique du Congo et la Banque Mondiale ont convenu de la mise en œuvre du Projet d’urgence relatif à la Violence Sexuelle et Basée sur le Genre et la Santé des Femmes des Grands lacs ; un Projet Régional impliquant  trois pays des Grands Lacs dont la RDC, le Rwanda et le Burundi ainsi que la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs. La mise en œuvre du Projet s’était étalée  sur quatre ans. Pour la RDC, les zones d’interventions étaient les provinces du  Nord- Kivu et  Sud Kivu.

Le Projet avait pour objectifs : (i) d’étendre la fourniture des services afin d’atténuer l’impact à court et moyen terme de la violence sexuelle et basée sur le genre ; et (ii) d’accroître l’utilisation d’un ensemble d’interventions en matière de santé ciblant les femmes pauvres et vulnérables.  Le Projet était constitué de trois composantes: Composante 1. Soutien holistique aux survivantes de la violence sexuelle et basée sur le genre et prévention de la violence (VSBG); Composante 2. Renforcement des services de santé de base à fort impact ; et Composante 3 : Partage de connaissances, recherche et renforcement de capacités aux niveaux régional et national.

Dans le cadre de cette composante 1 qui comprenait trois sous-composantes :

Sous-composante 1A. Soutien intégré aux survivants de VSBG au niveau communautaire et prévention de la violence ;

Sous-composante 1B. Soutien intégré aux survivants de VSGB et les formations sanitaires ; et

Sous-composante 1C. Soutien intégré aux centres d’excellence existants dans le Sud Kivu, le Fond Social de la République Démocratique du Congo (FSRDC) avait  signé une convention avec la Fondation Panzi pour la sous-composante 1C.

La Fondation / Hôpital de Panzi dans le Sud-Kivu a acquis une grande expérience du soutien intégré d’excellente qualité aux survivants de VSBG. Cette structure a utilisées au niveau provincial comme Centres d’orientation des survivants. De plus, cette organisation est utilisée dans la région comme structures de formation afin de développer les capacités des Centres de santé de tout niveau et des communautés à proposer des services intégrés aux survivants.

L’HGR Panzi a depuis longtemps élaboré et perfectionné son modèle de soins holistiques dans la Province du Sud-Kivu à l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC), et est reconnu  pour son travail dont la vocation, en complémentarité avec la Fondation Panzi, dépasse l’accès aux soins de santé pour favoriser également l’autonomisation des femmes et renforcer leur rôle de leadership. La Fondation / Hôpital de Panzi a acquis une grande expérience du soutien intégré d’excellente qualité aux survivants de VSBG.

Le modèle Panzi repose sur quatre piliers: (i) les soins médicaux, (ii) l’assistance psycho-sociale, (iii) l’assistance juridique et (iv) l’autonomisation socio-économique. Ce modèle offre des soins holistiques et de haute qualité aux survivants de violence sexuelle et d’autres femmes et filles vulnérables. Le modèle conduit à la réplication de ces quatre piliers, à travers des cliniques mobiles, des activités de sensibilisation, formation et de soutien d’autres structures de santé.

C’est dans ce cadre que le Fonds social de la RDC avait signé avec  la Fondation Panzi,  la convention de maitrise d’ouvrage  déléguée n° 19/VSBG/CG/FSRDC/10/2016 et qui couvrait la période du 15 Octobre 2016 au 30 juin 2018.

Après 20 mois d’activités nous avons aboutis aux résultats suivants :

  • 2142 bénéficiaires directs identifiées au cours de cette phase du projet,   
  • 186 kits PEP servis aux SVS reçus dans les 72 heures sur le compte du projet : soit 100 %.( adulte et pédiatriques)
  • Nombre de cas de fistules réparées : 195 Fistules urogénitales opérées et prises en charge par le projet: 180 à l’hôpital général de Panzi et 15 dans les autres hôpitaux ( Fizi, Shabunda, Kimbi-Lulenge, Minova et Centre Hospitalier de Mulamba).
  • 441 chirurgies des prolapsus  réalisées cette phase: 300 à l’hôpital de Panzi et 141 dans les autres hôpitaux (l’hôpital de Kaniola, Fizi, Kimbi Lulenge, Shabunda, Minova, Centre hospitalier de Mulamba et de Bulenga).
  • 123  dossiers  des survivantes constitués et introduits en justice 
  • 56  jugements obtenus à travers les cours et tribunaux : dont 52 avec condamnation et 4 avec acquittement
  • 371  membres des Mutuelles de Solidarité (MUSO) ont suivi la formation en  business plan et en saponification.
  • Les trois recherches en cours poursuivent leur bonhomme de chemin.

En date du 16 juillet 2018, le Fond Social de la république démocratique du Congo vient de signer avec la Fondation Panzi, la convention no 03/VSBG/CG/FSRDC/07/2018 : appui au centre intégré existant en faveur des survivants des violences sexuelles et basée sur le genre pour leur prise en charge (prestations de service de santé, conseils, système d’orientation aux instances judiciaires). Pendant cette phase de transition qui est de 10 mois : du 16 juillet 2018 au 15 mai 2019, Nous continuons avec les mêmes activités mais revues en baisse. Par exemple : 18 SVS, 2 cas des fistules et 10 cas de prolapsus seront pris en charge mensuellement à l’hôpital général de référence de Panzi, les interventions en outreach se feront seulement dans quatre zone de santé,….

LECONS APPRISES

  • La prise en charge des besoins spécifiques des enfants victimes de violences sexuelles n’est pas  prise en compte par le projet.
  • Le fait de travailler avec divers acteurs communautaires a permis d’inscrire les interventions du projet dans une optique pérenne par le renforcement des compétences des différentes parties-prenantes pour une implication communautaire plus efficace

     Les para juristes et autres leaders d’opinion communautaires formés sur les    droits des femmes, par le biais d’autres projets de Panzi, vulgarisent l’information et offrent ainsi la première assistance aux victimes des violences sexuelles dans leurs communautés 

  • L’intégration des cliniques juridiques au sein des deux structures rurales, ainsi que l’appui à l’intégration de la santé mentale intégrale au sein de HGR Panzi constituent un élément capital de l’amélioration de la prise en charge holistique au sein de nos communautés. Les cliniques juridiques rurales ont permis aux CH Bulenga et Mulamba d’être ainsi institués en deux nouveaux One Stop Centers avec les quatre piliers de prise en charge disponibles en leur sein.

En conclusion :

Dans son optique de voir le changement à la base, la Fondation Panzi

  • renforce la capacité des leaders locaux à travers la formation et la dotation de matériels et outils de sensibilisation dans le but d’accroitre l’accès des femmes et filles vulnérables aux services de qualité et à temps réel.                
  • elle renforce la capacité des relais communautaires (RECO) des zones concernées par le projet afin d’apporter un soutien psychologique aux survivants de violences sexuelles, sensibiliser les membres de la communauté sur les comportements et attitudes à adopter au sein de la famille en cas de violences sexuelles, ainsi que sur la disponibilité de services disponibles
  • renforce la capacité des paras juristes communautaires en vue d’accroitre l’accès des femmes et filles en justice à travers la sensibilisation des membres de la communauté.
  • renforce également la capacité de professionnels de santé et les autorités judiciaires dans la collecte des preuves médico-légales pour faciliter l’obtention jugement de condamnation ainsi que pour lutter contre l’impunité.

Le consultant de la BM en passation de marcher en réunion avec l’équipe cadre de la Fondation Panzi

Visite de l’équipe de la BM au CH Bulenga

II.PROPHYLAXIE POST EXPOSITION (PEP)

Le projet PEP réalisé grâce à l’appui financier et technique de « Global Stratégies » est mis en œuvre par la Fondation Panzi depuis 2012, dans les zones de santé d’Ibanda,  Nyangezi, Lemera et Walungu.  Son objectif global est de réduire l’incidence  du VIH, des infections sexuellement transmissibles  et des grossesses non désirées  parmi les survivantes des violences sexuelles qui sont admises dans les structures médicales dans les 72 heures du viol.

Le projet  comprend quatre composantes en corrélation :

  1. Paquet de prevention
  2. Solution de Logistimo
  3. Formation
  4. Sensibilisation de la communauté.

1. Le paquet de Prévention inclus les trois composantes suivantes pré-empaquetées en tant qu’une unité :

1.  Prophylaxie du VIH :   Truvada (magnésium de Tenofovir DF 300 d’Emtricitabine 200 mg+), être pris une fois quotidiennement pendant 30 jours. Truvada a été choisi car bien toléré et a le dosage, une fois quotidien, il  facilite  l’adhérence.

2.   Prophylaxie du syphilis 2, du Gonorrhée et du Chlamydia :   Azithromycine (comprimé 1g;1 dose de temps) est incluse. En employant l’Azithromycine pour la prophylaxie des I ST, des médicaments avec des indications de recouvrement sont remplacés par une molécule qui est bien tolérée, a une dose unique et est acceptable pendant la grossesse.

3.  Plan B :   Le plan B (1 paquet de 2 comprimés pour le dosage unique) offre la contraception de secours une fois donné dans un délai de 72 heures avec une dose unique. 

Les trois produits sont empaquetés dans un paquet avec des instructions imagées. Le paquet pré-empaqueté augmentera les aspects suivants de la gestion de chaîne d’approvisionnements et de l’administration de ces médicaments :

La gestion et la distribution de chaîne d’approvisionnements est simplifiée parce que les trois molécules sont vues en tant qu’une unité.

La distribution de kit PEP est simplifiée pour la pharmacie de clinique parce que chacune des trois molécules est empaquetée dans une unité. 

2. Solution Logistimo.

  Une contrainte documentée de la livraison des kits PEP est l’incapacité d’obtenir à l’approvisionnement proportionné en kits PEP aux endroits où ils peuvent être aisément consommés dans le délai de 72 heures.   L’information et la communication en temps réel est nécessaire pour surmonter cette contrainte.    Une application de téléphone cellulaire qui peut être téléchargée sur les téléphones existants des cellules des superviseurs ruraux de centres de santé sert de système de détection précoce pour identifier des régions où le viol est fréquent et augmentant, aussi bien qu’optimisent la gestion des stocks et la distribution.   

3.  Formation. 

Avant la livraison des kits, la formation est  conduite pour les infirmiers titulaires de centres de santé et centres hospitaliers, les infirmières, le personnel para médicaux recrutés de toutes les cliniques et communautés dans les zones de santé où  le projet est  exécuté.

4. Sensibilisation de la Communauté.

Afin d’éveiller la conscience de la communauté sur la disponibilité et l’importance du kit PEP, des informations sur les services sont disséminées par des radios communautaires, les relais communautaires, l’ONG de sensibilisation de Walungu (AJDEI) et les structures de prise en charge des survivants.

PRINCIPALES REALISATIONS DU PROJET PEP LE SEMESTRE :

  1. Formation des prestataires de santé, des relais communautaires et des animateurs radios en vue de renforcer le niveau de qualité de soins à offrir aux SVS :

Nous avons amélioré le niveau des connaissances et pratiques des 26 prestataires (13 infirmiers, 11 relais communautaires 2 animateurs radios) sur la prévention et la réponse aux violences sexuelles selon le model de Panzi (OSC) et avons renforcé le niveau de qualité des soins à offrir aux SVS.

  1. Approvisionnement des structures médicales en kits PEP, médicaments et intrants :

Nous avons pré positionner au courant de ces six premiers mois  152  Kits PEP. En déhors des kits PEP, 541 doses d’Azithromycine, 120 doses de Levonorgestrel, 30 rouleaux d’ouate, 30 boittes des gants non stériles et 280 pièces des tests de grossesse ont été livré dans les 16 structures appuyées par le projet PEP et selon les besoins de chacune.

  1. La sensibilisation communautaire :

– Les séances de sensibilisation sont organisées une à deux fois la semaine par les relais communautaires et ONG partenaire de sensibilisation dans la partie sud de Walungu.

– Les émissions radio diffusées en direct ou en différée une fois la semaine avec une rediffusion (BUBUSA de Walungu, FM Kamole à Nyangezi et RC Lemera).

– Les séances de sensibilisation des femmes par le personnel soignant lors des séances des CPN et de CPS

Un total de 16788  personnes ayant pris par aux séances de sensibilisation ont été enregistrées pour ces six premiers mois de l’année 2018.

  1. Suivie des activités

3 missions de suivi ont été réalisée pour ce semestre (janvier, mars et mai 2018) ; lesquelles nous ont permis de :

  • suivre l’administration des kits chez les SVS qui se présentent dans les 72 heures,
  • approvisionner nos sites de distribution en kits

A l’issue de ce projet, nous avons appris ce qui suit :

* Même dans les conditions sécuritaires non rassurant, on peut éviter des ruptures en Kit PEP en pré positionnant les kits dans les structures et en utilisant la solution Logistimo.

* Quand les leaders sont sensibilisés, la discrimination diminue à l’égard des survivants des violences sexuelles et leur orientation vers les structures de prise en charge devient participative.

*Après une bonne prise en charge des SVS,  elles sont réintégré dans la communauté et certaines devienne des sensibilisatrices et même des donneuses de sang.

PEP : Supervision conjointe entre l’équipe Global Stratégies et Fondation Panzi

PEP : Recyclage des prestataires à la maison Dorcas II