Communiqué de presse

6 Sep
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Communiqué de presse

Le Dr. Denis Mukwege salue le verdict rendu par le Tribunal Militaire de Garnison d’Uvira, siégeant
en Audience Foraine dans la cité de Luvungi (Territoire d’Uvira, Sud-Kivu, RD Congo).
Le verdict a été prononcé ce 3 septembre pour les vingt dossiers qui ont fait l’objet de la Chambre Foraine,
tenue à Luvungi du 24 août au 3 septembre 2020, par le Tribunal militaire de Garnison d’Uvira.
Les victimes et la population locale présentes lors de l’Audience Foraine se disent satisfaits.
Pour rappel, dans sa politique de lutte contre le viol et les autres formes de violences, la Fondation Panzi du
Dr. Denis Mukwege, avec l’appui financier de l’Union Européenne, via son projet Programme d’Appui
holistique aux victimes ; soutient de telles initiatives dans le but de répondre au principe de territorialité qui
veut que les auteurs des infractions soient jugés dans leur milieu naturel, afin d’envoyer un signal fort à tout
autre potentiel bourreau ayant l’intention de s’inscrire dans la même logique de violation des droits humains.
Les 24 prévenus impliqués dans les vingt dossiers, étaient poursuivis pour viol ou tentative de viol. Deux
d’entre eux étaient poursuivis simultanément pour viol et violation de consigne, tandis que deux autres
l’étaient pour viol et extorsion.
Sur les 20 dossiers, le Tribunal a rendu 18 jugements de condamnation, un prévenu a été acquitté et une action
a été annulée suite au décès du prévenu juste après l’instruction pré-juridictionnelle qui avait lieu au mois de
juin 2020.
Parmi les victimes, on dénombre dix mineures dont l’âge varie entre 3 et 17 ans dont un garçon âgé de 14 ans.
L’âge des dix autres victimes majeures varie entre 18 et 73 ans.
Parmi les condamnés, 2 policiers et 21 militaires dont le plus gradé est un sous-lieutenant de deuxième classe.
Ils ont écopé de peines de prison allant de 5 à 20 ans.
Sur les 18 jugements, l’État congolais a été condamné, in solidum, au versement de dommages et intérêts
variant de $1000 à $25000 et à une amende d’un million de francs congolais.
La Fondation Panzi, tout en saluant le travail abattu par la justice congolaise, rappelle qu’elle demeure limitée
dans la poursuite de tous les autres crimes de masse tels que ceux documentés dans le Rapport Mapping des
Nations Unies et dans d’autres rapports complémentaires.
A cet effet, elle demande aux autorités congolaises ainsi qu’à la Communauté Internationale, de soutenir
l’engagement du Dr. Denis Mukwege qui se bat avec détermination pour la création d’une juridiction spéciale
pour juger les crimes du Congo, laquelle permettra de juger tous les présumés auteurs des crimes graves
constitutifs de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité commis en RDC, et qui continuent à échapper
à la justice ordinaire au regard d’une part, des lois d’amnistie ou de la grâce présidentielle, d’autre part, des
immunités et privilèges dont ils sont bénéficiaires au sein des institutions politiques et sécuritaire en RDC et
au niveau de la Région des Grands Lacs.
Une des victimes a légitimement demandé à la Fondation Panzi de ne pas se limiter aux peines de prison et de
poursuivre leur accompagnement jusqu’à l’exécution effective des jugements dans leur volet des dommages
intérêts.
La Fondation Panzi note enfin que prioriser la justice réparatrice demeure le seul gage de paix et de développement dans ce pays continent.

Fait à Bukavu, le 03 septembre 2020

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