LA DANSE THERAPIE DANS LA PRISE EN CHARGE DES VICTIMES DE VIOLENCES SEXUELLES EN PÉRIODE DE LA PANDÉMIE A CORONAVIRUS

La Fondation Panzi,  dans son programme de prise en charge des problèmes psychologiques des victimes de violences sexuelles, a imaginé des outils universels pour soulager ces dernières à travers un accompagnement adéquat en cette période de la pandémie à Coronavirus (COVD-19). Ainsi, à la Maison Dorcas, la danse thérapie est appliquée quotidiennement dans le but de soulager les bénéficiaires en confinement.

Au total  25 personnes, dont 16 jeunes filles victimes de violences sexuelles et 9  enfants  issus du viol et non accompagnés, bénéficient de cette thérapie depuis l’annonce de l’état d’urgence et le début du confinement.

La danse comme thérapie

Selon Alice Lusambo, experte en art thérapeute à la Fondation Panzi, les bénéficiaires sont occupés, durant toute la journée de 8 heures à 20 heures,  non seulement par la danse mais aussi par le travail. En effet, le travail manuel est aussi bénéfique pour leur prise en charge psychologique car il contribue à une bonne construction de la personne en confinement de surface. Une heure et trente minute est consacrée  à l’étude et/ou à la révision des notes pour les scolarisés.  Pendant ce temps, les non scolarisés sont occupés dans l’apprentissage des divers métiers, notamment dans l’art culinaire.

Pour la danse-thérapie, la fréquence a été revue à la hausse, soit 4 séances par semaine, au lieu de 2 séances, comme c’était le cas en période normale. Les séances et ateliers de danse thérapie permettent un travail du corps et répond à un travail psychique.  Les exercices de relaxation et la danse libre pratiquées lors des séances de danse-thérapie, donnent accès à l’intériorité de chacun et permet aux bénéficiaires de s’exprimer au-delà de mots dans la logique d’une expression non verbale.

En cette période de la pandémie à coronavirus, la danse-thérapie constitue donc un moyen pour les bénéficiaires d’inhiber le stress  afin prévenir la maladie. La littérature renseigne à ce sujet que le stress bloque le système immunitaire qui jusque là protège contre la maladie à COVID-19, laquelle maladie, n’a pas encore trouvé, à l’échelle mondiale, un remède approprié. La danse-thérapie stimule aussi de l’énergie vitale et la vitalité.

En effet, la danse-thérapie pourrait même pour les malades à COVID-19,  booster le processus de guérison car elle leur permet de réinvestir positivement leur corps malgré la maladie et les traitements qu’ils reçoivent.

Les enfants de moins de 12ans, à leur tour, ne  sont pas oubliés.  Ces derniers participent aux séances de divertissement dans le but de les rapprocher d’avec leurs aînés et  de leurs mamans. Bien qu’ils soient naturellement actifs, ils participent aussi aux séances de danses rythmées et de divertissement car elles leur permettent d’élargir leurs possibilités et  capacités motrices.

Les messages abordés et ses destinataires

Pendant cette période de confinement,  certaines thématiques spécifiques ont été abordées, il s’agit entre autres « Comment acquérir le sens de responsabilité ?», « Comment s’occuper de son enfant ? » et « l’importance de l’attachement mère-enfant ».  Le choix de ces thématiques a été dicté par le constat selon lequel la plupart des bénéficiaires à l’âge pubère ne se soucient pas vraiment de leurs enfants. D’autres ont même tendance de les rejeter.

Pendant diverses séances de counseling, les principaux signes des problèmes mentaux sont survolés. Un accent particulier est mis sur la pandémie de COVID19, avec insistance sur des informations et précautions à prendre afin de limiter la propagation et la contamination de la maladie. Ici, les échanges sont participatifs et rassurants.

Par Alice Lusambo Amina

Art- thérapeute à la Fondation Panzi

Avec la participation du Dr Philippe Amani Busane

Psychiatre de l’Hôpital général de référence de Panzi