L’accès à la terre, un droit reconnu aussi à la femme congolaise

9 Sep
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L’accès à la terre, un droit reconnu aussi à la femme congolaise

La Fondation Panzi a procédé à la remise des certificats d’enregistrement à 15 femmes vulnérables de Miti et Birava, le vendredi 4 septembre 2020. Il s’agit des femmes vulnérables qui couraient le risque d’expropriation suite à la pauvreté et l’ignorance qui ne leur permettent pas de sécuriser leurs terres.

La cérémonie s’est déroulée à la Clinique Juridique de Miti, en présence de plusieurs notabilités locales, mais également en présence du conseiller juridique du Ministre provincial des affaires foncières. Mugisho Zagabe Japhet a, au nom du ministre Emmanuel Ndigaya Ngezi, félicité la Fondation Panzi pour cet acte inédit.

« Nous félicitons la Fondation Panzi car c’est un partenaire du gouvernement qui a pensé à des vulnérables, des femmes qui n’ont pas de moyens, afin qu’elles accèdent aux documents qui attestent qu’elles sont réellement titulaires de leurs concessions ».

Par ailleurs, il a recommandé aux bénéficiaires de bien prendre soin de ces documents leur octroyés car « c’est ce qui donne de la valeur à leurs concessions ».

 

Au nom de la Fondation Panzi, Me Aline Bahati, coordinatrice de la Clinique Juridique a tenu à rassurer les femmes que l’accaparement de leurs propriétés, par des usurpateurs, est désormais révolue. Elle leur a suggéré de ne pas garder l’information pour elles-mêmes, mais de la partager auprès d’autres femmes victimes de spoliation de terre.

En outre Me Aline a interpellé les femmes, et bien d’autres participants, à prêcher l’égalité de droit à l’héritage entre les garçons et les filles.

De leur côté, les bénéficiaires ont tenu à remercier la Fondation Panzi pour la sécurisation de leurs propriétés. Touchées par ce geste salutaire, certaines femmes ont exprimé à tour de rôle les harcèlements dont elles sont l’objet de la part de grands concessionnaires, notamment, des voisins, des membres de famille, des conjoints ou même de leurs propres enfants.

Les bénéficiaires ont adressé un message de reconnaissance à l’attention du Dr Mukwege, le remerciant d’avoir contribué à la reconnaissance de leur droit de propriété. Ces dernières ont suggéré au Prix Nobel 2018 de poursuivre son élan de compassion auprès d’autres personnes vulnérables.

« Que Dieu le comble de plus de bénédictions, afin qu’il poursuive avec ce genre d’actes à l’égard des personnes en détresse », a imploré Alphonsine M’Kahuguba, une veuve qui a plusieurs fois été agressée, parfois tabassée à demi-mort, par les membres de sa famille qui voulaient l’exproprier des biens lui légués par défunt mari.

Notons que pour cette première phase, à travers le projet « Accès des femmes à la terre », la Fondation compte octroyer des titres de propriétés à 20 femmes, dont 10 dans l’axe Miti, 5 dans l’axe Birava et 5 dans l’axe Kaziba. La seconde vague sera de 25 certificats, à octroyer dans les mêmes circonscriptions.

Cette action a été possible grâce à l’appui financier de l’organisation Eastern Congo Initiative (ECI), partenaire financier du projet « Accès des femmes à la terre ».

L’accès de la femme à la terre reste un énorme défi dans la société congolaise, et particulièrement à l’est de la RDC. Certaines coutumes rétrogrades soutiennent que la femme, simple ménagère, n’a droit à aucune propriété, et qu’elle n’est prédestinée qu’au mariage.

Il revient donc à tout homme et à toute femme, passionné par une société où règne la cohésion sociale, d’œuvrer pour l’émergence de la femme, en tant qu’actrice à part entière au sein de sa communauté.

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