MISSION ACCOMPLIE POUR LE PROJET DE REINSERTION SOCIOECONOMIQUE DANS LES SITES DE LUHWINJA ET KAMITUGA

  • Accueil
  • MISSION ACCOMPLIE POUR LE PROJET DE REINSERTION SOCIOECONOMIQUE DANS LES SITES DE LUHWINJA ET KAMITUGA
18 Juil
0

MISSION ACCOMPLIE POUR LE PROJET DE REINSERTION SOCIOECONOMIQUE DANS LES SITES DE LUHWINJA ET KAMITUGA

Le programme triennal de réinsertion socio-économique des enfants et professionnelles de sexe vivant autour des mines artisanales dans le territoire de Mwenga a induit d’énormes améliorations dans la vie des différents adolescents sortis des carrés miniers. Ils y étaient exploités dans des pratiques qui ne respectent pas leur intégrité morale et ne leur garantissent pas un bon état physique.

Au cours d’une mission mixte effectuée sur les deux sites, Luhwinja et Kamituga du 9 au 15 juillet 2019, des langues se sont déliées pour louer le travail, combien louable, qu’a réalisé la Fondation Panzi grâce à l’appui financier de l’Union Européenne.

En vue  de contribuer à l’évaluation interne des acquis du programme, à Luhwinja et à Kamituga, l’équipe de la Fondation Panzi  a organisé deux réunions de coordination avec les  partenaires de mise en œuvre dans les deux sites [à raison d’une réunion pour chaque site].

A Luhwinja, l’exécution du projet est effectuée par l’Organisation Action pour la Promotion de l’enfant et de la Femme [APEF], tandis qu’à Kamituga, c’est le Centre de Recherche en Médicaments Traditionnels Lega [CREMETRAL]  qui se charge de sa mise en œuvre; ceci par l’entremise de Bureau d’Etudes d’Appui Technique aux Initiatives Locales [BEATIL/ALT].

 Un entretien avec les leaders communautaires sur les activités du projet a été réalisé dans les deux sites afin d’assurer une bonne appréhension des acquis du programme au sein de la communauté. Ces assises, qui ont été animées par le coordinateur du programme, ont également porté sur le mécanisme de gestion des plaintes et les pratiques anticorruptions.

Signalons que cette mission a sonné la fin du programme triennal de réinsertion socioéconomique des enfants et professionnelles de sexe vivant autour des mines à Mwenga. C’était également le lancement d’une deuxième phase du projet à travers le Programme intégré d’appui holistique.

A cette occasion, un recyclage des prestataires a été organisé dans les deux sites.

Les prestataires de soins ont reçu une capacitation sur la prise en charge des infections sexuellement transmissibles et sur le planning familial, par le médecin superviseur médical du programme.

De leur côté, les para-juristes ont été formés, par l’avocat de la clinique juridique (de Bukavu), sur l’accompagnement juridique et judiciaire sous le coaching de l’avocat.

A cela, s’ajoute, la sensibilisation sur la problématique des IST ainsi que l’importance de la planification familiale des bénéficiaires issus des carrés miniers.

Les bienfaits du programme dans les deux sites

Tant du côté de bénéficiaires directs que celui de leaders communautaires, le travail abattu par la Fondation Panzi pendant ces trois dernières années, à Luhwinja et à Kamituga, a donné des résultats sans équivoque.

Alors qu’elles étaient exposées à des maladies sexuellement transmissibles, dans les mines où elles servaient comme des professionnelles de sexes, des femmes gagnent désormais proprement leur vie, en exploitant la connaissance qu’elles ont acquise dans des formations en métiers.

Pour la notabilité de Luhwinja et Kamituga, la venue du programme a été d’un grand apport au sein de la société. A Luhwinja, par exemple, l’autorité coutumière s’investit pleinement dans la facilitation du processus de récupération des enfants et filles vivant autour des mines d’or.

Du côté de Kamituga, l’approche de réinsertion des professionnelles de sexe et des enfants travaillant dans les mines est appréciée par les acteurs de la société civile, qui voient en cela une mesure salutaire pour ces jeunes qui compromettaient leur avenir en allant s’exposer dans les mines.

Pour Tambwe Kilundu, membre de la civile à Kamituga, c’est toute la société qui bénéficie du programme mis en œuvre par la Fondation Panzi à travers CREMETRAL. Suggestion a été faite par cet acteur de la société civile, de voir le projet s’élargir à d’autres femmes car elles sont nombreuses à être exploitées physiquement et sexuellement dans les carrés miniers.

« Nos enfants et nos femmes ont beaucoup souffert dans les carrés miniers. Quand ils les récupèrent, ils leur apprennent les métiers et les regroupent dans des ateliers. Nous remercions le Dr Mukwege pour l’initiative qu’il a prise pour notre population de Kamituga. Nous remercions la Fondation Panzi, BEATIL/ALT et CREMETRAL pour tout ce qu’ils sont en train de faire, et nous leur demandons de continuer comme ça », a suggéré le représentant du président de la Société Civile à Kamituga.

Pour les bénéficiaires, la venue du programme leur est apparue comme de la manne tombée du ciel. Au terme du programme triennal, ces femmes et ces adolescents ne rêvent plus retourner dans les carrés miniers.

Floride Merveille [nom d’emprunt], une fille sortie des carrés miniers à Kamituga à l’âge de seize ans, est aujourd’hui couturière et a pu se construire son propre atelier après avoir reçu le kit de réinsertion de la Fondation Panzi. Quand elle s’imagine l’épisode de sa vie, où elle cassait des pierres au sein des carrés miniers pour répondre aux besoins basiques, elle ne tarit pas de reconnaissances à l’égard du professeur Mukwege.

« Je remercie infiniment Dr Mukwege de m’avoir sortie des carrés miniers, il m’a permis de suivre la formation et il m’a ouvert un atelier. Aujourd’hui, je suis dans un bon confort grâce à mon travail. Je gagne régulièrement de l’argent pour me procurer des biens de première nécessité », s’est réjoui Floride Merveille.

Après sa réinsertion dans la société, avec un autre statut, Floride plaide pour la pérennisation du programme de réinsertion socioéconomique des enfants et professionnelles de sexe autour des mines, dans le site de Kamituga. Elle suggère au Dr Mukwege de continuer d’appuyer la réinsertion des adolescentes et adolescents qui, par contrainte, sont soumis à la prostitution et autres pratiques impropres pour espérer subvenir aux besoins quotidiens.

« Je lui prie d’aider les autres femmes restées dans les carrés miniers pour qu’elles apprennent les métiers comme moi, qu’elles soient capables de se prendre en charge, comme je le fais déjà. Dans les carrés miniers, elles sont exploitées pour faire des travaux et la prostitution », a-t-elle suggéré.

Ce programme est mis en œuvre par la Fondation Panzi, par le biais des Organisations locales APEF et CREMETRAL, sous l’accompagnement technique du BEATIL/ALT connait l’appui financier de l’Union Européenne.

Dans les deux sites, Luhwinja et Kamituga, les enfants et les femmes sortis des carrés miniers, sont récupérés, suivis psychologiquement et inscrits dans les centres de récupération scolaire ou dans des centres d’apprentissage de métiers.

Au terme de leur formation, les bénéficiaires reçoivent des kits de réinsertion en vue d’en faire usage pour leur autonomisation. Ceci, à la satisfaction de leur famille et de la société toute entière.

Partager
Classés dans :

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *