PANZI RENFORCE SON PARTENARIAT EN GUINÉE CONAKRY

16 Juil
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PANZI RENFORCE SON PARTENARIAT EN GUINÉE CONAKRY

Une équipe des formateurs de la Fondation Panzi est en mission de supervision à Conakry, en Guinée, pour le suivi des activités relatives à la réplication du modèle holistique de Panzi à travers le projet Provictimis.

Cette équipe, conduite par la spécialiste en matière de Violences sexuelles et basées sur le genre, de la Fondation Denis Mukwege va assurer une supervision sur la pratique clinique des médecins, infirmiers et psychologues ayant été formés à l’application de l’approche holistique.

« Sa mission en Guinée consiste à évaluer la façon dont les prestataires font usage de la connaissance qu’ils ont reçue lors de leur formation à Panzi » indique Dr Rukungu Neema, membre de l’équipe.

Signalons que ces prestataires ont été formés à partir du mois de mai 2018 par des formateurs guinéens, ayant précédemment été formés à Panzi pour la réplication du modèle de prise en charge holistique dans leur pays. Au terme de leur formation, ces prestataires avaient été dotés d’imprimantes et autres appareils pour la récolte des preuves médico-légales lors de la prise en charge des victimes des violences sexuelles.

Ce séjour qui va du 10 au 17 juillet 2019, permettra à la délégation de Panzi d’élucider les défis qu’affrontent les prestataires guinéens, lors de l’application du modèle « One Stop Center » dans le contexte de leur pays, afin d’évaluer des mesures d’adaptation.

L’équipe de Panzi a prévu d’effectuer la supervision d’une séance de thérapie en groupe afin d’estimer la valeur ajoutée de cette approche et d’identifier des enjeux nécessitant un renforcement ou un accompagnement.

A en croire Dr Neema Rukungu, « la supervision a concerné des prestataires de huit structures sanitaires de Conakry et des provinces périphériques ».

Notons que la délégation de Panzi est constituée des Docteurs Neema Rukungu et Patrick Bigabwa, du psychologue clinicien Marc Ombeni,…. ainsi que de madame Dominique Vidale-Plaza ; cette dernière œuvrant pour le compte de la Fondation Denis Mukwege au Pays-Bas.

Pour rappel, la similitude entre les exactions commises en temps de conflits, dans différents coins du monde, induit le besoin de développer les mêmes méthodes ayant fait des preuves indéniables dans les autres régions. Depuis l’an 2017, l’expertise des équipes de Panzi est sollicitée pour l’amélioration de la prise en charge des victimes de la violence du 28 septembre 2009.

L’on se souviendra qu’à cette date, alors que des milliers de militants se réunissaient au Stade du 28 septembre pour contester un autre mandat du Capitaine Moussa Dadis Camara à la présidentielle de Guinée, des hommes armés  envahirent le lieu et firent des exactions qualifiables de crimes contre l’humanité.  Selon la Commission d’Enquête Internationale des Nations Unies, au moins 157 personnes furent tuées ou disparues et 109 femmes ont été violées. Certaines parmi  elles furent emmenées dans des casernes où elles furent soumises à l’esclavage sexuel par des militaires.

Huit ans durant, ces crimes odieux étaient restés méconnus et impunis, et les victimes déprimaient dans leur misère. Délaissées à la merci du trauma, les victimes des violences sexuelles du 28 septembre étaient stigmatisées et outragées par leur société.

La première expertise du Par Mukwege et son équipe en 2/2017 a été sur invitation du bureau des droits de l’homme des Nations unies, après le communiqué conjoint avec le gouvernement guinéen avec pour objectif d’effectuer une évaluation médicale et médico-légale et procéder à une documentation des victimes du 28/Sept. Ceci pour préparer une éventuelle le procès. Des initiatives furent donc prises pour l’accompagnement holistique de ces victimes. A cette occasion, le professeur eut une rencontre avec l’ONG guinéenne AVIPA qui défend la mémoire des victimes et la cause des survivant-e-s des massacres et autres exactions commises le 28 septembre 2009.

A l’issue de cette mission et après avoir constaté le besoin de prise en charge de ces victimes de violences sexuelles et la faible expérience des prestataires guinéens, il a été convenu de renforcer les capacités du personnel médical et psychologique avec l’appui de la Fondation Panzi RDC.

La tripartite Fondation Panzi RDC – Fondation Mukwege – AVIPA avait donc conçu le projet Provictimis afin de renforcer les soins médicaux et psychologiques mais aussi de permettre la réinsertion socio-économique des victimes des Violences Sexuelles et celles Basées sur le Genre à travers l’appui technique et l’échange d’expériences entre les trois organisations. Par ailleurs d’autres victimes de violences sexuelles et basées sur le genre (VSBG), non induites par les évènements du 28 septembre, pourront également bénéficier de ce renforcement des services existants.

En 2018, dans le cadre du projet, des formateurs guinéens sont venus à Panzi pour une formation d’une semaine, suivie d’un stage d’un mois au sein de la Fondation Panzi et de l’Hôpital de Panzi pour appréhender le fonctionnement du modèle holistique de Panzi. Ce paquet de services, comprenant la prise en charge médicale et psychosociale, l’accompagnement juridique et judiciaire ainsi que la réinsertion socioéconomique, est pour l’heure implanté en Guinée ; d’où la nécessité de la mission de suivi et de supervision effectuée par l’équipe d’experts-formateurs présentement en séjour au pays de Sékou Touré.

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