Un débat sur la Justice Transitionnelle pour clôturer la campagne 16 jours d’activisme

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27 Jan
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Un débat sur la Justice Transitionnelle pour clôturer la campagne 16 jours d’activisme

Une journée portes-ouvertes, autour de la thématique « Justice Transitionnelle et Rapport Mapping », a marqué la fin de la campagne 16 jours d’activisme à la Fondation Panzi. A l’occasion, plusieurs dizaines d’activistes impliqués dans la promotion du genre ont été conviés à réfléchir sur la multitude des crimes commis en RDC, et dont les auteurs restent impunis et les victimes sans réparation.

C’est à l’occasion de la commémoration de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, que le Projet Badilika de la Fondation Panzi a choisi de réunir des acteurs de la société civile, impliqués dans la défense des Droits des femmes, ce jeudi 10 décembre 2020, dans l’enceinte de l’Institut Français à Bukavu.

Il était question de discuter sur l’avènement de la Justice Transitionnelle dans une  République Démocratique du Congo qui a traversé autant de décennies de conflits armés teintés de violations graves des Droits Humains. Selon l’orateur du jour, Raphaël Wakenge, la matérialisation de cette thématique, qui constitue un des principaux sujets de plaidoyer du Dr Mukwege tant à l’échelle nationale qu’à l’échiquier international, fait face à  un tas de contraintes, dont celles ayant trait à l’organisation de la justice au niveau national et à la compétence des juridictions internationales.

Ainsi, il a été souligné que le levier judiciaire de ce dispositif connait une corrosion sans précédent de suite de l’implication des présumés auteurs des crimes, qui de nos jours occupent des postes de responsabilité au sein des différentes institutions. A cet effet, il se révèle impossible pour les victimes d’obtenir la justice car, a souligné monsieur Raphaël Wakenge, « il suffit d’une injonction pour que tout s’arrête ».

Pour ce défenseur des Droits Humains, et coordinateur de la Coalition Congolaise pour la Justice Transitionnelle, la responsabilisation reste difficile car « nous sommes dirigés par une partie des criminels ».

En outre, Raphaël Wakenge a souligné qu’en plus de rendre justice, la Justice Transitionnelle vise également la recherche de la vérité, la réparation des victimes ainsi que des réformes à tous les niveaux de la société.

Notons que le Dr Denis Mukwege a initié depuis plusieurs mois une campagne allant dans le sens de demander l’instauration d’un Tribunal Pénal International pour le Congo, ayant comme mandat de juger différentes personnalités internationales et nationales impliquées dans la commission de crimes qualifiables de crimes de guerre, crimes contre l’humanité et même de crimes de génocide en RDC. Une fois accordée, cette juridiction constituera un pas non-négligeable vers l’établissement de la justice transitionnelle.

Cette campagne est fondée sur le Rapport du Projet Mapping de l’ONU, publié en 2010, qui reprend 617 crimes commis en RDC entre 1993 et 2003. Depuis, ce précieux travail des experts de l’ONU, assistés par certains experts de la société civile congolaise, est resté classé dans des tiroirs, et ses annexes, gardés secrets au conseil de sécurité de l’ONU.

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