ECHANGE « LIBRE ET SANS TABOU » ENTRE LE Dr MUKWEGE ET LA JEUNESSE DE BUKAVU

Durant plus de soixante minutes, des jeunes conduits par la direction de l’Institut français de Bukavu ont eu un échange « libre et sans tabou » avec le Prix Nobel de la Paix 2018, dans la cour intérieure de l’hôpital général de référence de Panzi, ce mercredi 12 mai 2012.

Ils sont défenseurs des droits humains et entrepreneurs. Ces jeunes ont décidé de briser le silence sur des questions qui fâchent : les relations entre l’Afrique et la France, le conflit dans la région des grands lacs, le pillage des ressources des pays africains par les Etats forts ; les crimes commis en RDC et le rapport mapping, etc.

Ce constat et analyses faites par cette jeune génération a reçu un écho favorable auprès du Dr Mukwege qui a partagé le point de vue des ses interlocuteurs. Dans ses répliques, le prix Nobel de la paix a estimé qu’il est temps que les Africains prennent leur destin en mains et que la jeunesse se mette debout afin d’arracher la liberté.

Dr Mukwege a ainsi exhorté les jeunes à travailler beaucoup pour avoir la justice, la paix et la sécurité.

Notons que cet échange entre Dr Mukwege et les jeunes s’inscrit dans le cadre du prochain sommet Afrique France qui se tiendra à Montpellier du 9 au 10 juillet prochain. En effet, depuis 2017, le président Emmanuel
Macron a constamment affiché sa volonté de redéfinir ce qu’il appelle « les fondamentaux de la relation entre l’Afrique et la France ».

Il a posé un certain nombre d’actes dont chacun est libre d’apprécier la teneur. Par exemple, il a demandé à Felwine Sarr et Bénédicte Savoy un rapport sur la restitution des objets d’art africains qui a fait date.

À N’Goné Fall, il a confié la conception et la réalisation de la Saison Africa2020. Il a entrouvert la digue du franc CFA, même si beaucoup estiment que c’est au prix d’un sabotage de l’eco. Sur l’éventuelle implication de la France dans le génocide des Tutsi au Rwanda, il a également fait un pas, et l’on attend la publication du rapport qu’il a commandé.

C’est bien l’historien camerounais Achille Mbembe que le président français a sollicité pour préparer l’échange « libre et sans tabou » qu’il entend avoir avec la société civile, lors du prochain sommet Afrique- France, à Montpellier.

Ce dernier a, à son tour formé un comité composé de personnalités africaines, notamment le gynécologue et prix Nobel de la Paix, Denis Mukwege, l’écrivaine Chimanda Ngozi Adichie, l’économiste Kako Nubukpo et l’avocate Thuli Madonsela.

En amont de cet échange, un cycle de discussions qui se déroule dans douze pays africains et dans la diaspora autour de thèmes d’intérêt commun.