La Fondation Panzi intervient par une chirurgie réparatrice à Kalole

33 patientes souffrant de pathologies gynécologiques ont bénéficié de la chirurgie réparatrice lors d’une mission de chirurgie en outrich qu’a organisée la Fondation Panzi dans la zone de santé de Kalole du 24 avril au 1 mai 2021.

C’est en réponse à un besoin qui s’avère de plus en plus pressant que la Fondation Panzi a mobilisé une de ses équipes mobiles en vue d’apporter assistance à des femmes longtemps restées sans secours, dans cette zone de santé enclavée à l’extrême ouest du vaste territoire de Shabunda.

Deux médecins, un infirmier et une anesthésiste ont fait partie de l’arsenal médical commis à cette fin. Cette campagne est survenue après une série de missions formatrices en faveur de prestataires des cliniques mobiles locales, mises en place dans la zone par la Fondation Panzi, grâce à l’appui financier de la Banque Mondiale à travers le Fonds Social de la RDC.

Des toutes ces expéditions, il s’est relevé que la zone de santé de Kalole est un antre privilégié des pathologies gynécologiques, suite à la mauvaise qualité du service de santé maternelle. En effet, la fistule obstétricale et le prolapsus utérin sont causés par le défaut de professionnalisme lors de l’accouchement ; ce qui est généralement le cas dans la zone de santé rurale de Kalole.

Insuffisance en formation du personnel soignant

A titre d’exemple, l’Hôpital Général de Référence de Kalole ne compte aucune accoucheuse formée. Seule une matrone non formée, recrutée sur base de son expérience en maternité, aide les autres femmes à mettre au monde. Ainsi, parmi les patientes opérées, on compte 28 patientes porteuses de prolapsus et 5 cas de fistules obstétricales. Ces femmes, toutes vivant à Kalole et dans les environs, ont témoigné avoir été affectées par ces anomalies gynécologiques pendant qu’elles accouchaient.

Selon le médecin directeur de l’Hôpital de Kalole, la situation de manque de personnel qualifié est un énorme défi pour la santé sexuelle et maternelle. Si l’on en croit Dr Polydor Pengwa, le personnel de l’Hôpital de Kalole nécessite absolument un renforcement de capacités.
Passé par en chirurgie vaginale à l’Hôpital de Panzi, Dr. Pengwa Polydor se trouve incapable de couvrir tout le besoin dans la zone.

Au sujet de la mission réparatrice qu’a tenue l’équipe de Panzi, dans sa structure, Dr Pengwa a n’a pas manqué de remercier « le grand professeur et Prix Nobel Dr Denis Mukwege pour avoir pris cette initiative d’aider les femmes qui sont en souffrance ici chez-nous », comme il l’a exprimé au terme du séjour de l’équipe chirurgicale.
Pour ce médecin, la Fondation Panzi est le premier partenaire à s’intéresser à la souffrance de femmes qui souffrent des affections gynécologiques dans sa circonscription médicale; d’où cette marque de reconnaissance.
Par ailleurs, Dr Pengwa a imploré plus d’assistance de la part de la Fondation Panzi, car le défi reste énorme et le nombre de cas à traiter reste considérable dans la zone.

Réparation, un succès

En outre, les bénéficiaires de la chirurgie n’ont pas caché leur satisfaction. Après plusieurs années passées sans secours, elles peuvent se sentir à nouveau fières de leur santé.
Madame Safi Mateke, septuagénère, a eu un prolapsus dès sa première naissance. Ce handip l’a affectée et l’a rendue très malheureuse, comme elle en a fait le témoignage après son opération. Elle l’a intégralement exprimé en ces termes:
« J’ai eu un problème de prolapsus utérin depuis mon jeune âge, à la première naissance. Et j’en ai souffert pendant longtemps. Et quand nous avons appris qu’un médecin viendra soigner ce genre de problème ici, j’ai dû m’apprêter pour venir l’attendre à l’Hôpital. Voilà, quand les médecins sont arrivés, ls m’ont opérée, ils ont assaini les organes qui étaient infectés ; et maintenant je me sens complètement guérie.

Je dis infiniment merci. Je suis très reconnaissante envers Dr Denis Mukwege, et je prie que la grâce divine puisse abonder dans sa vie. Notre contrée était pourrie par des pathologies gynécologiques, et nous reconnaissons qu’il y en a toujours. Cela veut dire qu’il y a toujours des raisons de nous envoyer des équipes chirurgicales.

En tout cas, tout ce que je peux dire à Dr Mukwege, c’est que Dieu le soutienne, et qu’il lui donne une longue vie, afin qu’il continue à nous envoyer des médecins pour nous soigner. Maintenant, je me sens vraiment libérée. Tout mon corps était très froid ; mais maintenant je me sens réchauffée. »