Prévenir des problèmes mentaux des enfants dans les milieux scolaires

4 Fév
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Prévenir des problèmes mentaux des enfants dans les milieux scolaires

La coordination du Projet Santé mentale pour tous de la Fondation Panzi a organisé, ce 31 janvier 2020, un programme de sensibilisation des enseignants de la ville de Bukavu sur la prévention des problèmes mentaux des enfants dans les milieux scolaires.

Cette séance a été tenue, à l’égard des responsables des écoles de la ville, dans l’optique d’anticiper l’occurrence des problèmes mentaux au sein des établissements scolaires.

Pour Docteur Philippe Amani Busane, psychiatre chef du service de Neuropsychiatrie de l’hôpital de référence de Panzi et le coordonnateur du projet Santé Mentale à la fondation Panzi, l’activité avait pour objectif de s’entretenir avec les enseignants de la ville afin d’essayer « de réveiller leurs consciences par rapport aux problèmes mentaux que les élèves  présentent dans leurs écoles et qui passent souvent inaperçus ». 

Au vu des réactions des participants, lors de ladite séance, le coordinateur du Projet Santé mentale pour tous se dit optimiste pour la suite, ainsi que pour les résultats que portera cet exercice. Ceci dit, la tenue de l’activité a bel et bien rejoint l’esprit de son organisation.

« C’est une première rencontre mais nous voyons déjà que les enseignants sont  intéressés et il y a beaucoup de réalités que ces derniers ne maitrisent pas. Ainsi, nous espérons que cet exercice vient outiller les éducateurs sur le comportement à adopter face à des  enfants ayant des problèmes psychologiques».

Quant aux participants, ils n’ont pas caché leur satisfaction vis-à-vis de la tenue de cette activité. Pour  Madame Ludaga Cirezi, Directrice du complexe Scolaire Espoir 2, l’intégralité de l’atelier vaut la peine d’être retenue pour le bien des élèves qu’ils encadrent au sein des écoles. A l’en croire, toutes les leçons apprises, lors de ces assises, permettront un bon encadrement des enfants tenant compte des craintes liées à la limite des moyens.

« Tout a été essentiel dans cette formation et cela nous a remis dans les situations  que nous vivons au quotidien avec nos enfants », a-t-elle reconnu, réalisant que les problèmes de santé mentale sont une réalité vécue quotidiennement au sein des écoles.

«Nous avons constaté que beaucoup d’enfants ont un problème de santé mentale mais que nous même nous ne parvenions pas à découvrir [que c’était un problème de santé mentale]. Maintenant nous avons vraiment été édifiés par les enseignements, que nous avons reçus  aujourd’hui, ça nous donne encore la force et l’élan d’aller poursuivre notre carrière d’enseignant. Nous allons très bien appliquer ça dans nos écoles car grâce à ces enseignements, nous saurons maintenant comment prendre l’enfant en charge avec nos moyens de bord », s’est engagée Madame Ludaga Cirezi au terme ces assises, qui se sont tenues dans la grande salle la Maison Dorcas à Panzi.

Notons que la formation a porté essentiellement sur l’interaction des milieux sur le développement de l’élève ; la souffrance psychologique des enfants en milieu scolaire ainsi que leur prise en charge. Des 65 écoles conviées aux assises, 42 se sont faites représentées, ce qui est déjà un bon départ vers un plan d’éradication des problèmes de santé mentale dans le milieu des jeunes bukaviens.

Edifiés, les participants ont ému le vœu de voir cette sensibilisation être perpétuée et, selon la disponibilité des moyens, étendue à d’autres écoles.

En effet, dans la société congolaise, plusieurs personnes lient souvent les problèmes mentaux à la folie, la sorcellerie, au mauvais sort etc. Loin de cette perception populaire, la santé mentale se rapporte aux fonctions mentales d’une personne, la façon dont la personne se sent, la façon dont elle perçoit le monde, la façon dont elle pense et la façon dont elle se comporte.  C’est un état de bien-être permettant à chacun de réaliser son potentiel, de faire face aux difficultés normales de la vie, de travailler avec succès et de manière productif et être en mesure d’apporter une contribution à la communauté.

Dans le monde, plus de 45 millions de personnes souffrent de la maladie mentale. 80% de ces malades débutent avant l’âge de 15 ans ; et en RDC 3% des jeunes de 10 à 19 ans présentent un trouble de comportement, selon les statistiques  de la santé mentale en 2018.

Actuellement, il se pose un problème majeur dans l’éducation des enfants, un phénomène auquel toutes les sociétés sont confrontées ! Agir contre cette problématique, en partant de la base même de l’éducation [l’école], permettra de réduire la commission de certaines actions ignobles telles que le suicide, les troubles mentaux, les troubles comportementaux et autres dépressions qui peuvent affecter l’enfant.

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