Un appui financier supplémentaire aux bénéficiaires de Luvungi

222 personnes ont reçu chacune 80 dollars américains en guise de subvention en espèce, de la part de la Fondation Panzi, à Luvungi dans la Plaine de la Ruzizi. Cette donation rentre dans la politique d’accompagnement socioéconomique des survivantes de violences sexuelles et de pathologies gynécologiques, ainsi que d’autres vulnérables, vivant en milieu rural.

C’était à l’occasion d’une mission conduite dans cette partie du territoire d’Uvira par le Directeur de programme, ce 31 janvier 2020 que cet appui a été distribué à des bénéficiaires de la Fondation Panzi depuis plusieurs années maintenant.

A la tête d’une délégation de 6 personnes, Monsieur Bertin Rutega a exhorté les bénéficiaires à faire preuve de rationalisme dans la gestion de la subvention qui leur a été remise. Dans son allocution, il a signifié aux bénéficiaires que la subvention leur octroyée est le fruit du courage qu’ils ont manifesté dans la gestion d’autres formes d’appuis qu’ils ont reçus auparavant.

« Si les membres du conseil d’administration de la Fondation Panzi ont autorisé que cet argent de subvention vous soit alloué, c’est parce que nous avons apprécié la façon dont vous avez géré ce que vous avez eu auparavant. Si la fondation Panzi continue à vous accompagner, c’est parce que vous avez fait preuve de bonne foi. En  vous, on n’a pas vu de signe de paresse », a révélé le Directeur de programme de la Fondation Panzi, se disant fier d’esprit innovant des bénéficiaires et de la façon dont ils parviennent à subvenir à leurs besoins par les moyens mis à leur disposition.

Cette abnégation a été saluée par le représentant de la Fondation Panzi, qui n’a pas manqué d’encourager les bénéficiaires à tout faire pour fructifier la somme leur octroyée, en guise de subvention car, a-t-il insinué, leur respect en dépend : « Avec le peu d’argent que vous avez reçu, vous pouvez faire du commerce et ça va vous procurer du respect auprès de votre entourage».

Satisfaction des bénéficiaires

Lors de cet entretien, les bénéficiaires n’ont pas manqué un mot de reconnaissance à la Fondation Panzi pour l’ensemble d’appuis qu’elle leur a toujours apporté. Ces femmes, dont les enfants sont scolarisés [en raison de deux enfants pour chaque parent], sont également bénéficiaires des concessions terrières où elles récoltent une bonne quantité de maïs pour chaque saison culturale.

Une bénéficiaire, passée à l’Hôpital de Panzi pour une intervention chirurgicale, s’est dite particulièrement privilégiée pour ce paquet de services à leur disposition. Elle est reconnaissante du fait qu’après qu’elle soit rentrée dans sa communauté, un mécanisme a été mis en place pour leur accompagnement sur le plan socioéconomique.

Ainsi pour cet appui, elle en est particulièrement fière, et espère en faire bon usage car « ce n’est pas de l’argent sale ; c’est de l’argent de la bénédiction »

Notons que cette subvention en espèce est octroyée par la Fondation Panzi, à travers le Projet Dorcas Rurale, grâce à l’appui financier de l’Union Européenne. Elle vise à renforcer les activités génératrices de revenus, conduites par des bénéficiaires inscrits au projet, parmi lesquels des survivantes de violences sexuelles, des femmes soignées de pathologies gynécologiques, ainsi que d’autres vulnérables de la communauté.

En complément au paquet de prise en charge holistique, offert à la Fondation Panzi, le programme de réinsertion socioéconomique en milieux ruraux prend en charge des survivantes retournées dans leurs communautés après avoir suivi les soins médicaux et psychosociaux à l’Hôpital Général de Référence de Panzi. Elles sont appuyées pour suivre des formations socioprofessionnelles, et en compétence d’affaires afin d’améliorer leur situation économique. Pour leur éviter la stigmatisation, les femmes survivantes de violences sexuelles, et de diverses pathologies gynécologiques, sont associées à d’autres vulnérables de la communauté au sein des groupes associatifs à intérêt économique (mutuelles de solidarité).

Retenons que c’est depuis février 2017 que l’Union européenne finance le Programme intégré d’appui holistique à travers le Projet Dorcas Rurale. Cette intervention est présente dans 5 sites de la province du Sud-Kivu, notamment à  Kamanyola, Katogota, Luvungi, et Bwegera, dans la plaine de la Ruzizi, ainsi qu’à Idjwi Nord. Ce projet qui prend fin au 31 janvier 2022, offre différents services, dont la formation en métiers et en alphabétisation conscientisante, la subvention en nature et en espèce, la scolarisation des enfants (2 enfants par bénéficiaire) ainsi que la structuration des bénéficiaires en mutuelles de solidarité [MUSO].

Histoire de succès

Espérance, habitante du quartier Rubuvu 2 à Luvungi, a suivi la formation en coupe et couture depuis l’an 2017. Présentement, en dépit de son handicap physique au niveau des pieds, elle gagne sa vie grâce au kit qu’elle a reçu au terme de la formation. Elle a pu ouvrir son propre atelier, et elle témoigne avoir beaucoup progressé.

A cet effet, elle remercie le professeur Denis Mukwege, ainsi que toute l’équipe qui a été mobilisée par la Fondation Panzi pour leur accompagnement.

« Je suis couturière depuis 2017, quand j’ai été formée par la Fondation Panzi [ndlr le Projet Dorcas Rurale]. Nous avons suivi la formation, en suite nous avons été appuyées.

Grâce à cet appui, et des différentes formations que nous avons reçues, j’ai ouvert mon propre atelier. Cet atelier me permet aujourd’hui de subvenir à différents besoins récurrents, tels que me vêtir et me nourrir.

Grâce à ce travail, je me sens vraiment joyeuse.

Nous disons infiniment merci au Dr Dénis Mukwege pour tout ce qu’il a fait pour nous. Aujourd’hui, si nous sommes aussi respectées parmi les autres personnes, c’est grâce à papa Mukwege ».